L’examen du baccalauréat 2018 se déroule sereinement le premier jour dans plusieurs centres de la région de Dakar. Les surveillants sont venus en nombre suffisant et aucun incident n’a été noté, selon les chefs des centres visités.
Au Lycée mixte Maurice Delafosse de Dakar (Lmmd), près de trois tours d’horloge après le démarrage des épreuves de Langue vivante 1 (Lv1), beaucoup de candidats avaient fini de rendre leur copie. Assis sous les arbres, ils devisent sur l’énoncé, chacun voulant s’assurer d’avoir bien abordé le sujet. Adossé à un véhicule garé dans la cour de l’établissement, Mouhamadou Lamine Bara Diouf, candidat en L2 venant du lycée Blaise Diagne de Dakar, est entouré de ses amis. Interpellé, il sourit et indique avoir trouvé la première épreuve à la portée des élèves. « Nous espérons que le reste sera pareil. Ma Lv1, c’est le portugais, mais ce n’était pas difficile », a confessé le candidat. Son ami Djibril Timéra lui a toutefois rappelé que l’année a été compliquée avec les perturbations et que les épreuves peuvent être difficiles pour d’autres élèves.
Pour sa part, le chef du centre du Lmmd, Moustapha Faye, a informé qu’il y a 980 candidats répartis dans trois jurys avec 15 absents, notamment ceux qui n’étaient pas là lors de l’anticipée de philosophie. M. Faye qui coordonne tout depuis son bureau a également fait savoir que les surveillants sont au nombre de 120, soit deux par salle, en plus des suppléants qui pourront remplacer les absents. « L’inspection de Dakar Plateau nous a envoyé suffisamment de surveillants. A part quelques retards, il n’y a pas de problème, ils font correctement leur travail », a laissé entendre le chef du centre du Lmmd. Toujours selon lui, le centre est bien sécurisé avec la présence des forces de l’ordre à l’entrée.
DES ÉPREUVES BIEN SÉCURISÉES
Même constat au centre du Lycée technique de commerce Maurice Delafosse (Ltcd) où les élèves avaient fini de rendre leur copie à notre passage. Le chef du centre, Bollé Fall, a expliqué qu’il y a deux jurys : le premier accueille 311 candidats et le second 334. Ces postulants sont répartis dans 14 salles, et dans chacune d’elle, 3 surveillants sont chargés de veiller au bon déroulement de l’examen avec les sacs qui sont confisqués et hors de portée des élèves. Le proviseur du Ltcd a noté 8 absents dans le premier jury et 4 dans le second comme lors des épreuves de philosophie. Sur le respect des directives de l’Office du bac, M. Fall a estimé que même les surveillants n’utilisent pas leur téléphone portable. Pour éviter tout risque de fraude, il a indiqué que l’Office du bac a bien sécurisé les malles contenant les épreuves avec différents cadenas. Le chef du centre détient une clé différente de celle du président de jury. Ainsi, pour l’ouverture d’une malle, les détenteurs des clés doivent être présents au même moment.
Oumar KANDE
DES CANDIDATS APPRÉCIENT
Au centre du lycée Blaise Diagne, après l’épreuve du matin, les candidats ont envahi les points de vente de pain, sandwich, café, entre autres, pour se restaurer et se rafraîchir. Cela, en attendant l’épreuve de 15 heures. Magui Ndiaye, élève au lycée Jean de La Fontaine, est dans ce lot. Elle a soutenu que « les épreuves étaient faciles le matin » tout en espérant que sera le cas pour le reste. M. Ngom, un candidat libre qui en est à sa quatrième tentative, a estimé que cette fois sera la bonne. Cependant, il n’a pas voulu apprécier les épreuves, car l’ayant tellement fait et à chaque fois, a-t-il dit, les résultats n’étaient pas à la hauteur de ses attentes. Aïssatou Kane, candidate en série L2 qui vient du lycée Delafosse, a affirmé que le sujet d’anglais qui portait sur les causes et les conséquences de l’émigration était à la portée des élèves et croise les doigts pour la suite. Idem pour ses amies.
O. KANDE
AUTORITÉS SCOLAIRES ET UNIVERSITAIRES SALUENT LA BONNE ORGANISATION
Une délégation de l’académie de Dakar et de la direction de l’Office du Bac a effectué, hier, une tournée dans quelques centres d’examen du baccalauréat 2018. Dans l’ensemble, les autorités scolaires et universitaires sont satisfaites du bon déroulement des épreuves.
Le lycée Amadou Hampaté Bâ, le Cem Martin Luter King et le lycée Lamine Guèye sont les trois centres d’examen visités par la Directrice de l’Enseignement moyen secondaire général, l’inspecteur d’académie (Ia) de Dakar et le Directeur des bourses. Ces autorités ont affirmé que, partout où elles sont passées, les épreuves se sont déroulées normalement. Selon l’Ia Gana Sène, la même situation prévaut à l’intérieur du pays, car le niveau central est tenu d’informer minute par minute. D’ailleurs, la Directrice de l’Enseignement moyen secondaire général, Fatoumata Bâ Diallo, a souhaité que le même climat de sérénité et de quiétude noté ce premier jour puisse continuer durant tout l’examen. Elle s’est également félicitée de la bonne organisation matérielle et logistique de cette année. Jusqu’à 11 heures, aucun candidat détenant un portable n’a été signalé, a informé le Directeur de l’Office du bac, Socé Ndiaye, qui a pris part à la visite.
Dans l’ensemble, les deux premières épreuves de la matinée, à savoir les Langues vivantes 1 et les Sciences physiques, ont été jugées abordables par certains candidats. El H. Dame Amar, candidat au centre du lycée Lamine Guèye, a estimé que l’épreuve d’espagnol est facile, car le sujet traite de l’actualité, notamment de la violence sexuelle. Un sentiment qui n’est pas partagé par sa camarade Safiétou Diallo. Elle a, en effet, affirmé que le sujet d’anglais est très complexe, même s’il parle d’un thème connu, c’est-à-dire de l’émigration en Libye.
Pape Coly NGOME
LES PREMIÈRES SANCTIONS SUR LE TÉLÉPHONE DISSUASIVES
Interpellé sur le déroulement des épreuves, le chef du centre du lycée Blaise Diagne, Kao Diaby, a révélé que tout se passe bien. Ici, les candidats, au nombre de 1124, sont répartis dans 39 salles avec 3 surveillants dans chacune d’elle. A quelques jets de pierres de là, au centre du Cem John Fitzgerald Kennedy, la responsable Aminata Kane Sarr dit avoir remarqué que les candidats sont habitués maintenant aux directives de l’Office du bac après le premier briefing de l’anticipée de philosophie. De ce fait, aucun problème n’a été noté, notamment par rapport à l’interdiction du téléphone portable dans le centre qui compte 277 candidats répartis dans 10 salles. Les surveillants qui sont deux par salle sont venus à l’heure et n’utilisent pas aussi leur téléphone. Cependant, Mme Sarr a informé qu’il y a 30 absents et certains ont apporté leur dossier médical pour être éligibles à la session d’octobre.
O. KANDE
LE NOMBRE ÉLEVÉ DE CANDIDATS INDIVIDUELS PRÉOCCUPE À SÉDHIOU
Le préfet du département de Sédhiou, Ibrahima Fall, à la tête d’une délégation, a visité les centres d’examen dans la commune éponyme. Il s’est réjoui de la bonne organisation de l’examen aussi bien au centre du lycée Ibou Diallo qu’au niveau de celui du Nouveau lycée. Toutes les instructions données par l’Office du bac ont été appliquées à la lettre. Pour ce qui est de la pluie qui peut perturber le déroulement de l’examen, il n’y a aucun souci à se faire, car seules les écoles et les salles ne présentant aucune défaillance ont été choisies. L’académie compte 4848 candidats inscrits, dont 1 611 filles, soit 33,23 %. Ils sont répartis dans 16 centres, dont deux secondaires (Karantaba et Simbandy Brassou).
Mais, le nombre important de candidats individuels estimés à 900, soit 40,50 % des effectifs, préoccupe les autorités scolaires de Sédhiou. L’inspecteur d’académie Cheikh Faye l’a d’ailleurs fait remarquer. « On a un grand nombre de candidats individuels ; ce qui, pour les résultats, ne fait pas apparaître les performances des établissements publics. Et ce, parce que le taux de réussite est calculé dans la globalité et le taux d’échec le plus important vient de ces candidats individuels », a-t-il regretté. De même, il a déploré le faible taux de candidats (8,5 %) dans les filières scientifiques. La délégation officielle qui a visité les deux centres s’est réjouie de l’innovation trouvée au lycée où le proviseur a assuré la restauration aux candidats.
Malamine KAMARA
UNE SÉCURITÉ RENFORCÉE À TOUS LES NIVEAUX À THIÈS
Dans l’échantillon des centres d’examen visités, hier, dans l’académie de Thiès, par le gouverneur Amadou Sy, l’inspecteur d’académie (Ia) Papa Baba Diassé, les Associations de parents d’élèves, les représentants des syndicats, la sécurité est bien renforcée. Des forces de l’ordre visibles, des malles d’épreuves fermées par deux cadenas, dont l’une des clés se trouve entre les mains du président du jury et l’autre avec le chef du centre d’examen, des téléphones portables interdits au sein du centre d’examen, aussi bien pour les élèves que les surveillants. Tel est, cette année, le décor dans les centres d’examen de Thiès. Toutes les mesures prônées par l’Office du bac sont appliquées à la lettre. Une situation appréciée positivement par l’Inspection d’académie de Thiès, l’une des plus importantes du pays en termes d’effectifs. « Pour ce baccalauréat, nous avons 25.093 candidats en lice, dont 51,7 % de filles. Ils sont répartis dans 85 jury établis dans 64 centres », a indiqué M. Diassé.
Rappelant que le baccalauréat est un diplôme sérieux et important dans le cursus scolaire, le gouverneur de Thiès a salué les efforts consentis aussi bien par les pouvoirs publics que les partenaires sociaux, pour que les filles puissent accéder à l’école et y rester le plus longtemps possible. « C’est pourquoi je suis heureux de voir que les filles sont plus nombreuses que les garçons dans cet examen du baccalauréat », s’est réjoui Amadou Sy.
L’autre particularité relevée par l’autorité administrative est relative aux conditions d’examen des candidats non-voyants de l’Institut national d’éducation et de formation des jeunes aveugles.
« Nous félicitons tous les professionnels du braille qui se démènent pour que ces enfants puissent passer le baccalauréat dans les meilleures conditions possibles. Nous les encourageons tout comme les candidats non-voyants », a ajouté le chef de l’exécutif régional.
lesoleil.sn