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Le mouvement étudiant s’intensifie au Bangladesh

Bangladesh

Durement réprimées, les manifestations contre la violence routière pourraient tourner en rébellion générale.

Pour le neuvième jour consécutif, les universités de Dacca, la capitale du Bangladesh, se sont encore enflammées ce lundi, avec leur cortège de violences. Une journaliste du Prothom Alo, l’un des journaux les plus importants du pays, a été agressée ce matin par les forces de l’ordre. Selon des témoignages d’étudiants recueillis par le quotidien, «la situation est en train de s’aggraver».

La protestation, à l’origine pacifique, dénoncait l’insécurité routière dans le pays, après la mort de deux collégiens percutés par un bus. Elle a depuis enflé, les étudiants réclamant désormais la démission du ministre des Transports et la fin de la corruption généralisée dans le secteur des transports publics. Pour toute réponse, les manifestants n’ont reçu jusqu’ici de la part des autorités que des tirs de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes, faisant plus d’une centaine de blessés samedi. Dimanche, des dizaines d’autres manifestants ont été blessés, et sept autres journalistes molestés par des hommes armés.

La Première ministre bangladaise, Sheikh Hasina, a appelé les jeunes à rentrer chez eux, et les enseignants à «faire en sorte que leurs élèves retournent en classe». Et de pointer du doigt une mystérieuse «tierce partie» qui profiterait des troubles pour mener des attaques contre les manifestants. Une version contestée par le photographe Shahidul Alam, qui a dénoncé dimanche auprès du journal Le Monde «des groupes de jeunes affiliés au parti au pouvoir, l’Awami League, [qui auraient] rejoint la police pour tabasser des journalistes et des manifestants». Une heure plus tard, il était arrêté par la police bangladaise pour d’autres propos jugés «provocateurs» tenus sur la chaîne Al-Jezira.

Pour tenter d’empêcher les manifestants de s’organiser, le gouvernement de Sheikh Hasina a coupé durant vingt-quatre heures l’internet mobile dimanche. Lundi, il a dit vouloir durcir la loi contre les violences routières, et punir de la peine de mort «un meurtre accidentel». Pas sûr, pour autant, que cette mesure suffise à calmer la grogne. Plus de 12 000 personnes meurent chaque année sur les routes bangladaises, et 35 000 autres sont blessées, selon l’institut de recherche sur les accidents de l’université d’Ingénierie et technologie.

Dans ce pays en pleine dérive autoritaire, où la liberté d’expression est muselée et les opposants politiques arrêtés voire exécutés,  les autorités craignent que les manifestations ne dégénèrent en rébellion antigouvernementale, à quelques mois des élections générales qui doivent se tenir en décembre.

liberation.fr

Written by Abdourahmane

Je suis Diplômé en Aménagement et Gestion Urbaine en Afrique, Spécialiste en économie urbaine en même tant Reporter et Éditeur au Journal Universitaire. Je suis également un passionné des TIC.

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