Ses écrits sont toujours d’actualité. Que ce soit le terrorisme, le comportement des individus, les tiraillements des branches religieuses, le savant de Ganguel, Cheikh Moussa Kamara, les a évoqués dans ses écrits. C’est pourquoi, ce week-end lors du symposium dont le thème, «Cheikh Moussa Kamara, savant multidisciplinaire, son héritage culturel face aux défis contemporains», les panélistes ont demandé l’introduction de ses enseignements à l’école.
Les écrits du savant de Ganguel Soulé, Cheikh Moussa Kamara, étaient prémonitoires. Parce que tous les sujets qui assaillent le monde et font l’actualité, il les a traités bien avant sa mort en 1945. C’est la raison pour laquelle, plus de 150 chercheurs dans le monde dont l’ancien ministre des Sénégalais de l’extérieur, Abdoul Malal Diop, ont fait leur thèse de doctorat sur ses écrits. Ce week-end, lors d’un symposium sur sa vie et ses œuvres, des panélistes et des chercheurs ont plaidé pour l’introduction de ses enseignements dans le système éducatif sénégalais. Enseignant chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, Mamadou Youri Sall, qui a campé le thème, indique que les enseignements de Cheikh Moussa Kamara se trouvent à tous les niveaux. C’est pourquoi, les chercheurs le qualifient de sociologue, d’anthropologue et de scientifique pointu. Lui emboîtant le pas, et membre du comité scientifique de ce colloque et en même temps porte-parole de la famille du savant, Ismaïla Kamara, indique que les écrits de Cheikh Moussa Kamara méritent d’être introduits dans le système éducatif sénégalais. A l’en croire, le sage a écrit sur l’histoire de toute l’Afrique de l’Ouest. «Les intellectuels le connaissent, beaucoup de chercheurs ont fait leur thèse sur ses écrits. Notamment sur la sociologie. Pour lui, l’individu est au-dessus de tout. Au niveau des écoles, on doit s’inspirer de cela. Si aujourd’hui, le gouvernement sénégalais, la société sénégalaise en général considère qu’il y a une démission des parents, les enseignements de Cheikh Moussa Camara viendraient corriger toutes ces questions. On constate que, au niveau des universités, tous ses écrits sont déjà enseignés notamment au département arabe», souligne Kamara. Qui ajoute : «A l’université, on parle de lui parce qu’on étudie ses œuvres. Mais cela ne se passe pas dans les lycées, ni dans le moyen secondaire, et cela pose problème.»
Revenant au thème, Ismaïla Kamara indique que les écrits de son aïeul collent toujours à l’actualité. Évoquant la question du terrorisme, il souligne que le Saint homme a écrit un livre sur le Djihad pour expliquer son sens. D’après Ismaila Kamara, Cheikh Moussa Kamara a condamné tous ceux qui utilisent l’islam pour la violence. «Ce qui se passe aujourd’hui, c’est quelque chose de prémonitoire. Il n’a jamais été d’accord sur les confréries. Il avait dit que si les gens continuent à mettre en avant les questions confrériques, on va avoir des situations inexplicables pour créer des problèmes au niveau des populations. Si on parle aujourd’hui, d’Iran, d’Irak et du terrorisme, il l’avait écrit bien avant. Il a énormément écrit sur le comportement des individus dans notre société. (…) Idem pour la religion. Pour lui, ce sont les hommes qui font la religion. L’individu est au dessous de toutes les confréries et qu’il n’y a pas de castes», soutient-il.
En revanche, pour ce qui est de la numérisation de ses écrits, la famille de Cheikh Moussa Kamara rappelle au chef de l’Etat sa promesse. «Macky Sall avait lui-même promis de numériser ses manuscrits et de construire un centre à Ganguel et nous attendons», rappellent les héritiers de l’érudit. Daouda Dia, maire de Horkadjeré qui polarise Ganguel Soulé, a indiqué que les travaux vont bientôt démarrer et seront terminés avant la fin de l’année 2018.