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Menace sur le chocolat après la suspension des ventes de cacao du Ghana et de la Côte d’Ivoire

chocolat
An agricultural worker prepares cocoa beans 18 November 2003 in Akati, a small Ivorian village where a profitable black market is fetching 625 FCFA (almost one euro) across the border in Ghana for a bag of cocoa, instead of the 385 FCFA it gets at home. AFP PHOTO/ISSOUF SANAGO (Photo by ISSOUF SANOGO / AFP)

Les deux premiers producteurs mondiaux veulent mettre en place un prix minimum afin de permettre aux producteurs de vivre décemment.

La Côte d’Ivoire et le Ghana, les deux premiers producteurs mondiaux, ont annoncé, mercredi 12 juin, qu’ils ne vendraient plus leur cacao en deçà de 2 600 dollars la tonne (2 300 euros/t), une décision présentée comme un moyen de mieux rémunérer les agriculteurs.

« Ce qu’il s’est passé ces deux jours est historique », a salué le directeur général du Ghana Cocoa Board, Joseph Boahen Aidoo, à l’issue de deux jours de réunions entre producteurs, négociants et responsables politiques : « Depuis des années, ce sont les acheteurs qui déterminent les prix. » Pour essayer d’inverser la tendance, « la Côte d’Ivoire et le Ghana ont suspendu la vente des récoltes de 2020/2021 jusqu’à nouvel ordre pour préparer la mise en place de ce prix minimum », a-t-il précisé. Ce prix a été approuvé, sur le principe, par les participants – producteurs et négociants, a-t-il précisé. Et une prochaine réunion doit avoir lieu le 3 juillet à Abidjan pour discuter de la mise en place de cette mesure.

Sur les 100 milliards de dollars que représente le marché mondial du chocolat, seuls 6 milliards reviennent aux agriculteurs. Une situation « déraisonnable », avait fustigé mardi le vice-président du Ghana, Mahamudu Bawumia : « C’est pour cela que nos gouvernements se sont mis d’accord, afin d’offrir aux agriculteurs une juste part de la richesse produite par l’industrie. Un juste prix des fèves de cacao serait une grande aide pour appuyer les investissements du gouvernement dans les infrastructures rurales, et pour améliorer les conditions de vie. »

« L’or brun » représente 10 % du PIB de la Côte d’Ivoire, à peine moins pour le Ghana. Les deux pays tiendront des élections en 2020.

« Pauvreté extrême »

Il s’agit d’« obtenir des industriels et des autres partenaires de la filière un prix qui puisse rémunérer le travail de l’homme décemment », a commenté Yves Kone, directeur général du Conseil Café cacao de Côte d’Ivoire, devant une télévision locale en marge de la rencontre. Et, « quand les prix montent, au moins les conditions de vie s’améliorent », a affirmé à l’AFP Umar Abubakar, le secrétaire général du syndicat des producteurs de Café, cacao et noix de karité (Cocoshe).

Pour l’Organisation internationale du cacao (ICCO), le consensus existe « pour dire que les prix du cacao sont structurellement trop bas. Depuis trente ans, le prix en dollars constants a été divisé par quatre », a indiqué à l’AFP Michel Arrion, son directeur exécutif.

Mais si le prix de 2 600 dollars « n’est pas irréaliste », selon lui, « la hausse du prix sur le marché mondial n’ira pas forcément dans la poche des producteurs », qui vivent dans une « pauvreté extrême ».

Sur les marchés, cette réunion a participé à la hausse du prix du cacao, qui a atteint mercredi en séance 2 552 dollars la tonne à New York. Cette hausse pourrait n’être que temporaire, prévient Casper Burgering, analyste matières premières pour la banque néerlandaise ABN Amro, joint par l’AFP : « Pour l’instant, il y a nettement assez de cacao pour répondre à la demande. Puisque la mise en place de ce prix plancher va mettre un an, plus ou moins, il y a un risque que les cours actuels redescendent. »

« Les prix ne sont pour l’instant suspendus que pour la durée des négociations », a remarqué Michaela Kuhl, analyste pour la banque allemande Commerzbank. Cependant, le niveau des prix devrait rester élevé, selon une analyste spécialisée sur le cacao de la société Commodafrica, basée à Paris : « On se trouve devant une demande mondiale forte alors que l’offre ivoirienne pour la campagne prochaine est hésitante, explique-t-elle. On ne sait pas trop s’il ne va pas y avoir une baisse de production due à la sécheresse sur la campagne principale. »

lemonde.fr

Written by Abdourahmane

Je suis Diplômé en Aménagement et Gestion Urbaine en Afrique, Spécialiste en économie urbaine en même tant Reporter et Éditeur au Journal Universitaire. Je suis également un passionné des TIC.

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