Le directeur exécutif de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP), Cheikh Mbow, a plaidé mardi pour le renforcement de la résilience du système scolaire en vue de parer éventuellement à d’autres crises, au regard de l’impact de la maladie de Covid-19 sur les enseignements apprentissages durant plusieurs mois.
« Le système a pu apporter des réponses avec la reprise des enseignements pour les élèves en classe d’examen, mais pas complètes, surtout pour les classes intermédiaires en vacances forcées sur une longue période », a-t-il dit lors d’un panel organisé par des acteurs du système scolaire. « Pour une forte résilience du système, il faudra identifier de nouveaux défis dans le secteur de l’éducation à la lumière des enseignements tirés de la pandémie », a-t-il ajouté ? à l’occasion de ce panel portant sur le thème « Stabilité de l’année scolaire : quelles conditions ».
Cheikh Mbow de faire état d’études de diagnostic menées sur le système éducatif qui mettent en exergue l’inefficience dans l’utilisation des ressources, la démotivation des enseignants, l’indigence de l’environnement des enseignements-apprentissages, l’inefficacité du pilotage pédagogique. Il a également cité l’insuffisance du soutien aux élèves, le manque de pertinence des finalités et la remise en cause fréquente de la continuité des enseignements. « En vérité, de nouveaux défis sont venus s’ajouter aux problèmes classiques parmi lesquels la fermeture des écoles pendant plusieurs mois pour les 551 000 candidats aux examens, et la mise en vacances prématurée d’environ 3 millions d’élèves fréquentant les classes intermédiaires », a noté le directeur exécutif de la COSYDEP.
Il a rappelé que durant toute la période correspondant à la fermeture des classes, si certains apprenants ont pu suivre des cours en ligne, d’autres n’ont pas eu cette opportunité du fait de leur situation géographique, économique ou tout simplement social. « Des disparités qu’il faut corriger pour une égalité des chances dans le système », a-t-il dit. D’où selon lui l’idée de « construire des consensus forts entre acteurs », en mettant les idées en discussion, pour « proposer des actions concrètes en vue de faire face aux exigences de la rentrée et formuler des recommandations sur le renforcement de la résilience du système éducatif ». « L’année scolaire 2020-2021 doit être particulièrement stable du fait du gap pédagogique enregistré et du quantum horaire réduit en 2919 », a relevé le directeur exécutif de la COSYDEP.
Pour Cheikh Mbow, il s’agit également de « travailler à combler le gap pédagogique » et « veiller à ce que l’année puisse se dérouler normalement ». Le programme « Nos vacances pour l’école », organisées depuis 2018 sous l’égide de la COSYDEP, se veut « un cadre de réflexion et d’analyse de la situation » scolaire et de « ses implications’’, dont l’ambition est « d’aider à prendre les dispositions nécessaires à une rentrée correcte et une année scolaire stable ». Le directeur de la Solde, celui de la Fonction publique, ainsi que le directeur de l’administration générale et de l’équipement (DAGE) du ministère de l’Education nationale ont pris part à ce panel, de même que des secrétaires généraux de syndicats d’enseignants, ainsi que des représentants d’associations de la société civile actives dans le secteur de l’éducation.
aps.sn