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Enseignement supérieur : Plongée dans les résidences hors campus des étudiants des régions

étudiants des régions

Après l’obtention du baccalauréat, les nouveaux étudiants orientés à l’Ucad ou dans les autres universités et instituts privés viennent dans la capitale sénégalaise. Sur place, la plupart d’entre eux sont accueillis par des amicales ou des associations qui assurent leur hébergement. Mais, ils doivent faire face à l’exigüité des locaux, aux effectifs pléthoriques. Bref, aux conditions de vie difficiles.

A la Rue 33 angle 28 de la Médina, près de la mosquée soninké, se trouve une maison jaune. A l’entrée, cinq étudiantes nous accueillent dans leur appartement composé de deux chambres et d’une toilette intérieure. Valises et matelas se mêlent par terre. Les sacs à main sont accrochés au mur. Dans cet appartement, résident vingt étudiantes logées par l’Amicale des élèves et étudiants ressortissants de Kaffrine (Aeerka). D’après Modou Diop, étudiant en Licence 3 à la Faculté des Sciences et Techniques de l’Ucad, par ailleurs président de cette amicale, cette dernière a été créée en 1997. Aujourd’hui, l’Aeerka reçoit une subvention d’un million de FCfa de la mairie de Kaffrine et 500.000 FCfa du Conseil départemental. C’est avec cette somme que l’association gère les trois appartements mis à sa disposition. Le premier se situe à Liberté 4, le deuxième à la Médina et le troisième à la Gueule tapée.

Cependant, cette somme est très insuffisante pour gérer ces appartements, car les charges locatives mensuelles sont de 500.000 FCfa, renseigne Modou Diop. Par conséquent, pour s’acquitter convenablement du loyer, l’amicale demande de l’aide à certaines autorités et aux bonnes volontés. A cela s’ajoutent les 25.000 FCfa que débourse annuellement chaque étudiant. D’où le cri du cœur du président de l’amicale, de la vice-présidente et de la secrétaire générale. « Ce que la mairie et le Conseil départemental nous donnent est trop minime, vu nos dépenses mensuelles », scandent-ils.

Même s’ils sont confrontés à de réels problèmes financiers, les étudiants vivent dans ces appartements comme s’ils étaient dans leur Kaffrine natale. Un règlement intérieur est établi pour une parfaite entente dans ces espaces. « Nous avons l’obligation d’assurer l’hygiène. Les lampes et la télé doivent être éteintes à 23h. Nous ne devons pas recevoir de la visite après 22h et sortir après 23h », explique Nafissatou Ndiaye, secrétaire générale de l’amicale. « Si cette mesure n’est pas respectée, les étudiants peuvent faire appel au président de la Commission sociale qui est le régulateur », ajoute-t-elle. Aussi, fait savoir la jeune étudiante, il arrive parfois qu’il y ait un différend entre elles, mais il se règle en famille sans difficultés.

L’intégration par le parrainage
La vice-présidente de l’amicale, Aïcha Diop, soutient qu’avec ces logements les étudiants sont épargnés des déplacements qui peuvent être un obstacle à leur réussite. En outre, il est à signaler que la plupart des étudiants qui vivent dans ces appartements sont de la première année. Leur choix est motivé par la non maitrise des conditions de vie et d’études à Dakar, car ces dernières sont très différentes de celles au lycée.

Ce faisant, pour une intégration rapide et facile des nouveaux bacheliers, l’amicale fait recours au système de parrainage. Il s’agit de faire en sorte que chaque ancien d’une discipline parraine un étudiant en première année de cette même discipline afin de lui servir d’encadreur. En plus, les parrains leur offrent souvent des tickets de restauration et leur prodiguent des conseils dans le but de les voir réussir.

Cependant, la gestion de ces appartements n’est pas chose aisée. Elle demande beaucoup de démarches et de sacrifices. En plus du manque de moyens financiers, l’étroitesse des locaux, les effectifs pléthoriques, l’alimentation et la prise en charge médicale constituent de réelles préoccupations.

Mixité des appartements
Même décor à la Sicap rue 10, une autre résidence d’étudiants. Ici, se dresse un étage peint en jaune où logent les ressortissants de la commune de Porokhane (département de Nioro, région de Kaolack). Leur appartement compte 3 chambres. Mis à part la mixité des locaux (hommes et femmes y cohabitent), le décor est le même que celui de l’appartement de leurs camarades ressortissants de Kaffrine. Ici, ils sont plus de 30 étudiants à y vivre. Les filles, au nombre de 10, logent dans une chambre et le reste est occupé par les garçons. Pour Abdoulaye Bâ, président de la Coordination des élèves et étudiants de Porokhane (Ceep), les étudiants en première année sont prioritaires dans l’accueil pour des raisons déjà mentionnées par l’Aeerka.

Pour payer la location, les factures d’eau et d’électricité, la mairie de Porokhane, des bonnes volontés et les étudiants participent. Dans ce cadre, cet étudiant à l’Iseg renseigne : « Une subvention de 2 millions de FCfa par année nous est octroyée par la mairie ». Les étudiants donnent aussi une caution équivalant à 10.000 FCfa et 2.000 FCfa par mois, ajoute-t-il.

Pour vivre en cohésion, un règlement identique à celui de leurs frères et sœurs de Kaffrine est établi. Ces étudiants soutiennent ainsi vivre en parfaite entente dans cet appartement où ils se considèrent en famille, même s’ils viennent de villages différents.

Marie Claire COLY (stagiaire)

APPARTEMENT DES RESSORTISSANTS DE SOUM : UNE BONNE AMBIANCE, MALGRÉ L’ABSENCE D’UN RÈGLEMENT INTÉRIEUR
A Fass Delorme, à côté de la Direction de l’enseignement supérieur, résident les membres de l’Association des élèves et étudiants ressortissants de la commune de Soum (Aeercos), département de Foundiougne, région de Fatick. A l’entrée, une étudiante fait la cuisine. Dans les chambres, les matelas sont par terre. Les uns se reposent et les autres révisent leurs cours. Au total, ils sont 26 étudiants, dont 18 filles et 8 garçons, à loger dans cet appartement. Sur place, le président de la Commission pédagogique, Babacar Sarr, étudiant en Licence 3 à l’Université Dakar Bourguiba, fait savoir que l’association a été créée en 2013. En plus de cet appartement, l’Aeercos en gère un autre situé à Colobane. Comme leurs autres camarades, ils reçoivent une subvention d’un million de FCfa par année de la marie de Soum. A cela s’ajoutent les 5000 FCfa que donne chaque étudiant par mois. Egalement, des bonnes volontés leur viennent en aide.

D’ailleurs, sur les lieux, nous avons trouvé des bouteilles d’huile et un sac de riz offerts par des fils de la localité.

Dans cet appartement, ces jeunes étudiants vivent dans une bonne ambiance, même si aucun règlement intérieur n’est établi. Ils se comprennent et s’entre-aident. David Mandiouba, étudiant en première année à Sup Info, soutient : « Nous habitons le même village, nous nous connaissons bien. Nous n’avons aucun problème entre nous, peut-être des difficultés sociales, à savoir l’achat des tickets de restauration, le paiement du transport, etc. ».

M. C. COLY (stagiaire)

PLAIDOYER POUR L’AUGMENTATION DES SUBVENTIONS
Les ressortissants de la commune de Soum, comme leurs autres camarades interrogés, lancent un appel à leurs municipalités respectives pour que les subventions dont ils bénéficient soient augmentées. « Payer 5.000 FCfa par mois est très difficile pour nous. Donc, nous aimerions que la subvention soit revue à la hausse et qu’elle soit bimestrielle ou trimestrielle », souligne Babacar Sarr, président de la Commission pédagogique de l’Association des élèves et étudiants ressortissants de la commune de Soum (Aeercos). Les autorités des localités concernées sont aussi invitées à venir davantage en aide aux étudiants afin qu’ils puissent évoluer dans des conditions maximales et faire de bons résultats. Ces logements hors campus étant un atout pour réussir, les étudiants de la commune de Porokhane plaident aussi pour que leur amicale qui polarise 60 villages puisse accueillir plus de frères et sœurs étudiants.

M. C. C. (stagiaire)

JOURNÉE D’INTÉGRATION DES NOUVEAUX ARRIVANTS
A chaque rentrée universitaire, une journée d’intégration est organisée dans les résidences universitaires hors campus afin de guider les nouveaux étudiants, explique Abdoulaye Bâ, président de la Ceep. Ce que confirme Amadou Diallo, étudiant en première année à la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l’Ucad, selon qui ses ainés l’ont bien encadré. « Lorsque je suis arrivé, j’étais logé à Ouakam, mais j’ai eu beaucoup de difficultés par la suite. C’est ainsi que le président de l’amicale m’a demandé de rejoindre l’appartement. Mes devanciers m’ont bien accueilli et beaucoup aidé », se souvient-il. Par ailleurs, bien que vivant en cohésion dans leur petit appartement, il n’en demeure pas moins que leurs conditions de vie soient difficiles. Comme l’ont soulevé certains pensionnaires de ces résidences, il y a, entre autres, l’insuffisance de la subvention de la mairie, l’alimentation, la prise en charge médicale et surtout l’étroitesse des locaux.

Fatim samb, 22 ans, le pagne bien noué et les mèches relevées, parle de leur calvaire. « Nous sommes dix dans la chambre, on s’y allonge comme des sardines. De plus, les lieux sont très étroits. C’est très difficile pour nous, mais on essaie de gérer », explique cette étudiante en 2ème année au Département des Lettres modernes.

lesoleil.sn

Written by Abdourahmane

Je suis Diplômé en Aménagement et Gestion Urbaine en Afrique, Spécialiste en économie urbaine en même tant Reporter et Éditeur au Journal Universitaire. Je suis également un passionné des TIC.

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