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En Afrique du Sud, les étudiants sont privés de diplôme s’ils n’ont pas réglé les frais de scolarité

100 000 étudiants endettés doivent ainsi 500 millions d’euros aux universités. 

Telefo Mabuya a fini ses études de gestion hôtelière à l’Université centrale de technologie de Bloemfontein en 2018. Mais il n’a toujours pas son diplôme parce qu’il doit encore 70 000 rands (3 500 euros) à son ancien établissement. Seul l’effacement de cette dette lui permettra d’obtenir le fameux sésame. Un emploi sur un paquebot, deux stages à l’étranger lui ont été refusés faute de fournir la preuve de son diplôme.

Ce système de rétention peut sembler cruel, mais selon les universités, il est le seul moyen d’apurer leurs comptes. Ainsi, 100 000 étudiants sud-africains sont à ce jour privés de leur diplôme car ils n’ont pas payé les frais de scolarité qu’ils doivent à leur université. La dette totale des universités du pays, cumulée depuis 2010, s’élèverait à 10 milliards de rands soit 500 millions d’euros environ.

Les 21 établissements du pays sont tous concernés. Mais l’Université centrale de technologie de Bloemfontein est la plus touchée. Elle seule cumule une dette de 4,4 milliards de rands (220 millions d’euros) contractée par près de 13 000 étudiants.
Selon Ahmed Bawa, le PDG de Universities South Africa, l’annulation de cette dette est inenvisageable, « simplement parce que cela réduira considérablement la capacité de ces universités à continuer à être viables ».

Les étudiants les plus pauvres ne seraient pas les plus concernés. Leurs frais, depuis 2018, sont couverts par le système de bourses du National Student Financial Aid Scheme (NSFAS), même si, en réalité, ces bourses ne couvrent que rarement la totalité des dépenses. Ainsi, à l’université du Witwatersrand (Wits) à Johannesburg, sur 37 000 étudiants, les deux-tiers sont boursiers.

Les classes moyennes les plus touchées

La dette émane en fait des étudiants issus des classes moyennes inférieures. Trop « riches » pour obtenir une bourse, mais pas assez pour payer eux-mêmes leurs études.

La crise du Covid n’a rien arrangé, provoquant la fermeture de nombreux établissements qui fournissaient des petits boulots aux étudiants. Elle renvoie également dans la précarité les jeunes diplômés fraîchement sortis de l’université. En travaillant comme barman, Telefo Mabuya a ainsi pu rembourser 20 000 rands à sa faculté. A cause du Covid, il a été licencié et sa dette court toujours.

Manifestation d'étudiants à Johannesburg le 15 mars 2021. Ils réclament une baisse des frais universitaires et l'effacement des dettes. (IHSAAN HAFFEJEE / ANADOLU AGENCY)
Manifestation d’étudiants à Johannesburg le 15 mars 2021. Ils réclament une baisse des frais universitaires et l’effacement des dettes. (IHSAAN HAFFEJEE / ANADOLU AGENCY)

En cette période de rentrée universitaire en Afrique du Sud, le problème des frais de scolarité refait surface. Un peu partout dans le pays, les étudiants ont manifesté pour réclamer la gratuité des études, l’augmentation des bourses et bien sûr, l’apurement des dettes.

Vers la gratuité des études

Le ministre de l’Enseignement supérieur, Blade Nzimande, a demandé aux universités de transmettre à un futur employeur, qui en ferait la demande, le dossier du candidat. Mais sur les 21 universités, seule l’Université de technologie de la péninsule du Cap a déclaré qu’elle ne retenait pas les certificats ou les dossiers académiques des étudiants, même s’ils devaient des frais.

La gratuité de la scolarité serait bien sûr la solution au problème. Le président Cyril Ramaphosa l’a promise en 2019, en l’étalant sur une période de cinq ans. Mais pour l’heure, seule la première année d’étude est gratuite.

francetvinfo.fr

Written by Arame

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