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Examens du Bac et du Bfem : Les candidats entre confiance et angoisse

bac 2019/Examens du Bac et du Bfem/Le choix des sujets de baccalauréat au Sénégal/fuites

Les révisions battent son plein à quelque jours des examens du Bac et du Bfem. Pour certains candidats, tout est fin prêt. Mais, pour de nombreux postulants au Bfem, la situation est autre à cause des grèves, même si certains enseignants ont établi un plan de rattrapage.

Dans la cour des lycées de Ouakam, de Seydou Nourou Tall et du Collège Sacré-Cœur, règne une atmosphère calme. Seuls les élèves des classes de 3ème et de Terminale sont sur les lieux. Au lycée de Ouakam, sous un arbre, un groupe de candidats au bac échange sur les épreuves à venir. Une candidate discute avec un autre qui a déjà échoué à cet examen pour s’enquérir de la publication des résultats. D’autres sont en classe pour une révision générale avec leur professeur de mathématiques. A l’issue de cette session, El Hadji Malick Ly, élève en Terminale S2, témoigne : « Le programme est terminé, nous n’avons pas perdu trop de temps, car nos professeurs de sciences physiques et de sciences de la vie et de la terre (Svt) n’étaient pas en grève. Mais, nous avons accusé un peu de retard en maths parce que le professeur était en grève ».

Dans une autre salle du lycée de Ouakam, Fatimata Seck, élève en Terminale L2 au lycée privé Cheikh Omar Foutiyou Tall, revoit, seule, ses cours d’histoire et de géographie. Très posée, elle fait part de son plan de révision : « En ce moment, j’accélère la cadence pour être à jour avant les examens. Mais, je compte arrêter les révisions dans peu de temps pour me reposer, afin que le jour J, je puisse être capable de bien réfléchir pour rendre d’excellentes copies ».

Inquiétude chez les candidats au Bfem
Les candidats au bac trouvés dans ce lycée semblent ainsi prêts à affronter les examens qui leur permettront de décrocher le premier diplôme universitaire. Ils sont un peu stressés certes, mais ils ont confiance. Par conséquent, ils s’investissent beaucoup dans leurs études. A la question : « As-tu peur d’échouer ? » La candidate Absa Ndiaye qui fait pour la deuxième fois le bac répond, sourire aux lèvres : « Non ! J’ai confiance en moi, d’autant plus que nous avons terminé le programme. Donc, je pense m’en sortir ». Dans le même sillage, la candidate du lycée privé Cheikh Omar Foutiyou Tall renchérit : « Seule la réussite m’intéresse et j’ai confiance en moi ».

Contrairement à leurs ainés, les candidats au Bfem du lycée de Ouakam sont dans une situation inquiétante, dans la mesure où les enseignements se poursuivent toujours. D’ailleurs, sur les lieux, les professeurs de Svt et de mathématiques font cours. Rencontrée à 11h, juste après le cours de Svt, Oumou Kalsoum Diop, une jeune fille de 16 ans, regrette cette situation. « A cause des grèves, nous faisons toujours cours ; nous n’avons pas le temps de réviser les derniers cours qui sont bâclés par certains professeurs », dit-elle.

Pire, des enseignants auraient simplement remis des polycopes à leurs élèves, sans leur expliquer les leçons. Conscients qu’ils seront évalués au même titre que leurs camarades des autres établissements, notamment des écoles privées, ces candidats ont peur d’échouer. « En histoire et géographie, la majeure partie des leçons (11 à 22) nous sont données en polycopes. J’ai très peur, parce que l’évaluation sera la même pour l’ensemble des élèves, en particulier ceux des établissements privés. Or, ces derniers ont terminé leur programme, contrairement à nous », narre calmement Mouhamadou Touré, un adolescent de 15 ans. Ainsi, pour pallier cette difficulté, ces candidats au Bfem dont on lit désolation, tristesse et peur sur leurs visages, affirment s’organiser en groupes pour travailler et s’entraider. « Nous avons une équipe de génie en herbe. Donc, nous nous retrouvons à la descente, à 16h, pour réviser jusqu’à 18h », dévoile la jeune Collette Dionou.

Marie Claire COLY (stagiaire)

PLAN DE RATTRAPAGE POUR HONORER LE QUANTUM HORAIRE
Bac Diplome

L’année scolaire 2017-2018 étant affectée par les grèves des enseignants, certains professeurs ont mis en place un plan de rattrapage pour ne pas sacrifier les élèves. Trouvé dans la salle des professeurs du lycée de Ouakam en train de corriger des copies, Alioune Badara Diack fait comprendre que « tous les professeurs n’étaient pas en grève ». Cependant, « ceux ayant suivi le mot d’ordre ont établi un plan de rattrapage », informe-t-il, ajoutant que « certains convoquaient même les élèves les week-ends ou leur remettaient des polycopes pour aller vite  dans les explications. Tandis que d’autres sollicitaient les heures des collègues qui étaient en avance pour organiser des cours de rattrapage ». Interrogé sur les polycopes remis aux élèves, cet enseignant signale : « Pédagogiquement, l’utilisation des polycopes n’est pas soutenable. Mais, pour honorer le quantum horaire, les enseignants y font recours ».

M. C. COLY (stagiaire)

COLLEGE SACRÉ-CŒUR, LYCEE SEYDOU NOUROU TALL : LES CANDIDATS EXPRIMENT LEUR CONFIANCE
Au collège Sacré-Cœur, par contre, tout est fin prêt. Les élèves de Terminale sont absents. Mme Santos, préfet des classes de Terminale, renseigne : « Nous avons fini les cours, c’est pourquoi nous avons libéré nos élèves ». S’agissant des candidats au Bfem, le préfet Faye informe qu’ils seront libérés cette semaine. Rassurés, ces derniers font les derniers réglages. « Le programme est déjà fini. En ce moment, nous révisons avec nos professeurs qui nous aident et nous donnent des astuces pour réussir aux examens », raconte Mame Diarra Babou, une candidate âgée de 16 ans.

Même situation au lycée Seydou Nourou Tall où les derniers réglages sont en train d’être faits. Ici, ils en sont arrivés là grâce à une vieille astuce qui est de débuter très tôt les cours. D’après le proviseur par intérim, M. Mbodji, « c’est une course contre la montre ; la fin d’année est compliquée par rapport au déroulement des cours. Mais, nous avons l’habitude de commencer très tôt les enseignements. De ce fait, les professeurs terminent à temps le programme ».

Cette affirmation est confirmée par un groupe d’élèves rencontré au premier étage. En uniforme marron-beige, couleur de l’établissement, ces candidats au Bfem semblent plus enthousiastes que leurs camardes du lycée de Ouakam. Ils soutiennent avoir, en effet, terminé tout le programme. Présentement, ils en sont à l’étape de révision, soit avec les professeurs, soit en groupe.

M. C. COLY (stagiaire)

QUELQUES CONSEILS POUR RÉUSSIR AUX EXAMENS
Le programme étant bouclé dans certains établissements, des professeurs se sont même donné le luxe de libérer leurs élèves, afin qu’ils révisent calmement chez eux. Pour ces enseignants, c’est une stratégie. « A quelques dix jours du Bfem, les candidats doivent se cacher quelque part chez eux ou dans une école élémentaire pour réviser. Ils doivent adapter le même rythme de travail qu’à l’examen du Bfem, c’est-à-dire travailler sans relâche de 8h à 12h, après prendre une pause et revenir travailler de 14h 30 à 17h 30 », confie M. Barry, professeur de français, qui déconseille aux candidats les veillées.

François Dione, professeur de sciences physiques au Collège Sacré-Cœur, conseille aussi aux élèves de ne pas faire usage « du téléphone portable et de ne pas faire de commentaire à la sortie d’une épreuve ». Aussi invite-t-il les candidats à « ne pas réviser pendant la pause, de ne pas répondre à la question d’un élève qui veut se faire aider et de rester calme ».

 

lesoleil.sn

Written by Abdourahmane

Je suis Diplômé en Aménagement et Gestion Urbaine en Afrique, Spécialiste en économie urbaine en même tant Reporter et Éditeur au Journal Universitaire. Je suis également un passionné des TIC.

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