Certes, le projet de la grande muraille verte a toujours eu des soutien, mais un comme celui-là est assez rare pour être souligné. La Banque africaine de développement promet d’injecter quelque 6,5 milliards de dollars dans ce projet partagé par les pays du Sahel allant, du Sénégal à l’ouest au Soudan à l’est.
Hier lundi 11 janvier, lors du sommet sur la planète (One Planet Summit) organisé à Paris, la BAD a fait cette annonce consistant à lever cette somme sur cinq ans pour financer l’une des plus importantes initiatives africaines en faveur du climat.
«Ces ressources, affirme la BAD, permettront de mettre en œuvre une série de programmes de soutien à la Grande muraille verte, en s’appuyant sur des sources de financement internes et externes, entre autres, le Fonds des énergies durables pour l’Afrique (SEFA), le Fonds vert pour le climat (FVC) et le Fonds pour l’environnement mondial (FEM)».
La Grande muraille verte, faut-il le rappeler, ambitionne de redonner vie à une vaste bande aujourd’hui désertique et dans laquelle vivent des millions de personnes du Sénégal à Djibouti, en passant par la Mauritanie le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Nigeria, le Tchad, le Soudan, et l’Ethiopie.
L’objectif de ce projet initié par l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade est multiple. Il s’agira non seulement de lutter contre la désertification que de fixer les populations grâce au retour à des activités agricoles et arboricoles, tout en protégeant l’environnement sur une bande longue de plus de 8000 kilomètres. Au total, ce projet devrait impacter quelque 250 millions de personnes dans cette dizaine de pays, grâce à la mosaïque d’arbres qui seront plantés.
« Au moment où nous remontons la pente face au coronavirus et à ses répercussions sur notre monde, nous devons réajuster notre modèle de croissance. Nous devons prioriser la croissance qui protège l’environnement et la biodiversité, et cesser de privilégier celle qui compromet notre bien commun », a déclaré le président de la BAD, Akinwumi Adesina qui s’exprimait depuis Abdidjan par visio-conférence.
Selon lui, «La Grande muraille verte fait partie du système de défense de l’environnement en Afrique‑ Un bouclier contre les assauts de la désertification et de la dégradation (de l’environnement. L’avenir de la région du Sahel en Afrique dépend de la Grande muraille verte. Sans elle, le Sahel risque de disparaître sous l’effet du changement climatique et de la désertification.»
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