Si nous étions appelés à énumérer les problèmes qui sévissent et handicapent actuellement l’enseignement au sein de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, il nous serait impossible de ne pas évoquer les problèmes de sélection en Master. Si cette situation a fini d’impacter les étudiants en licence 3 réclamant d’être orientés en niveau supérieur, les autres étudiants qui ne sont pas directement concernés sont en train également d’en faire les frais.
Empêchés par leurs camarades en mouvement d’humeur de faire cours, le Journal Universitaire est allé à la rencontre de ces étudiants en licence 1, licence 2 et certains en Master 2, trouvés sur le hall du pavillon du nouveau bâtiment de la FLSH, pour recueillir leurs avis par rapport à cette situation.
Debout en train de discuter avec un camarade devant le bâtiment tout récent de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Moussa Tamoura étudiant en Licence 1 au département de Géographie s’est livré à cœur ouvert à notre organe. Pour M. Tamoura les grévistes sont amplement dans leur droit si on se fie aux raisons pour lesquelles ils sont entrés en grève.
« Si effectivement ces étudiants qui sont en mouvement d’humeur ont reçu leurs relevés après la clôture des dépôts de dossiers pour la sélection en master, chose qui est loin d’être normale, je peux alors dire que leur grève est tout à fait acceptable » explique M. Tamoura.
En effet, selon l’apprenti géographe, ces étudiants auraient dû disposer de ce document bien avant la clôture des dépôts de dossiers pour la sélection en Master.
Actuellement en master 2 au sein de l’école de formation professionnelle dénommée IAED, M. El Hadj Mbaye Wade, abonde dans le même sens que son camarade. Selon cet ancien du département de Géographie qui a choisi de continuer ses études hors de l’Ucad, les grévistes sont dans leur droit le plus absolu à partir du moment où ils remplissent tous les critères pour être sélectionnés.
« Vu que certains de ces étudiants ont fait trois ans d’autres quatre ans pour obtenir leur licence, il est établi alors que ces derniers sont sélectionnables et devaient sur ce, avoir la possibilité de déposer leurs dossiers » martèle l’étudiant en environnement et développement durable.
Pour Coura Fall, étudiante en Licence 2 au département de Géographie, la situation est à analyser sous deux angles. Selon elle, le mouvement d’humeur des étudiants exigeant d’être orientés en master est compréhensible dans la mesure où « Il est à mon avis extrêmement pénible de voir ses camarades avec qui on a cheminé jusqu’en licence, passés en master et qu’on te dise que c’est impossible pour toi. Etant étudiants nous sommes en mesure de comprendre leur situation ».
Cependant pour Mme Fall, un tel état de fait ne doit nullement être un prétexte pour conduire leurs camarades dans cette situation, à les empêcher de faire normalement leurs cours.
« Tout comme la situation dans laquelle ces étudiants se trouvent, je considère inacceptable qu’ils viennent à chaque fois nous déloger des amphis au moment des cours, nous ne devons pas être ceux qui doivent en payer les pots cassés » dixit Mme Fall.
Marre de cette situation les étudiants invitent les autorités universitaires à trouver des solutions à ce problème qui selon M. Hadj Mbaye Wade étudiant en Master 2 à l’IAED est lié principalement au déficit de professeurs en mesure d’encadrer en Master. En effet, selon ce dernier, toute cette situation trouve son explication dans le déséquilibre criard qu’il y a entre le nombre d’étudiants en Master et le nombre de professeurs encadreurs qui y disponible. Raison pour laquelle il lance un appel à l’endroit de l’autorité étatique, le ministère en charge de ce secteur en particulier, pour qu’ils recrutent plus de professeurs afin de pallier de façon définitive, à ce problème.