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Pour traverser les frontières sans visa, mieux vaut être Seychellois que Somalien

circulation sans visas/index Henley des passeports 2018

Globalement, et en comparaison des citoyens des autres continents, les ressortissants des 54 pays africains sont les moins libres de leurs mouvements, révèle l’index Henley des passeports 2018.

Dans combien de pays un passeport africain permet-il d’entrer sans demander au préalable un visa ? Non seulement aucune réponse globale ne s’impose, mais en plus l’Afrique est le continent qui offre le plus de disparités, puisque le « pouvoir » d’un tel document est quatre fois plus fort aux Seychelles qu’en Somalie ou au Soudan. Une pièce d’identité des Seychelles permet d’entrer sans visa préalable dans 152 pays, alors que le même document estampillé « Somalie » n’ouvre que 32 destinations. L’amplitude de la sacro-sainte « liberté de circulation » des 1,2 milliard d’Africains navigue entre ces deux extrêmes…

Globalement quand même, et en comparaison des citoyens des autres continents, les ressortissants des 54 pays africains sont les moins libres de leurs mouvements, si on en croit l’index Henley des passeports 2018. Ce listing est établi chaque année par le cabinet londonien de conseil en citoyenneté et résidence, à partir des données de l’Association internationale du transport aérien (IATA). Il classe les passeports mondiaux en fonction du nombre de pays qu’ils permettent de visiter sans visa préalable.

Pas de surprise pour les champions mondiaux, ceux qui sont autorisés à entrer partout ou presque sans s’annoncer. Le Japon arrive bon premier. Les ressortissants de ce pays peuvent voyager à l’improviste dans 190 pays, 189 pour ceux de Singapour. La France se situe à la troisième place, avec 188 pays ouverts (tout comme l’Allemagne et la Corée du Sud). Si globalement les passeports européens trustent le haut du classement Henley, leurs équivalents africains tardent à apparaître dans la liste décroissante des libertés.

Les Seychelles à la 25e place

Pour les découvrir rapidement, il vaut d’ailleurs mieux remonter depuis la fin, puisque c’est dans le sous-ensemble des pays qui offrent le moins d’opportunités qu’on croise la plus grosse partie de ce continent.

Pays africains dont le passeport permet le moins de déplacements sans visa.

C’est la citoyenneté somalienne qui est la plus assignée à résidence. Seules 32 destinations sont possibles sans visa depuis ce pays de la Corne de l’Afrique, qui se classe au 105e rang mondial. L’Erythrée voisine et le Soudan ne sont pas bien mieux lotis (ex aequo à la 102e place), puisqu’ils ouvrent une palette de seulement 39 pays accessibles sans visa, alors que la Libye et le Soudan du Sud autorisent, eux, à entrer dans 41 pays.

Seuls trois pays africains trouvent place dans le lot des passeports qui ouvrent les portes de plus de 100 pays. Outre les Seychelles à la 25e place mondiale, un document de Maurice permet de franchir les frontières de 146 pays, alors que le passeport sud-africain en autorise 44 de moins. Non seulement les Seychelles et Maurice sont les pays africains les mieux classés, mais en plus les passeports de ces pays ouvrent plus de portes qu’il y a dix ans. Des exceptions qui confirment une règle générale beaucoup plus restrictive.

Pays africains dont le passeport permet le plus de déplacements sans visa.

Si l’on s’intéresse à l’Afrique région par région, c’est la Tunisie qui se positionne en tête de l’Afrique du Nord, avec 66 destinations libres, devant le Maroc (61), la Mauritanie (58), l’Algérie (50) et l’Egypte (49). En Afrique subsaharienne francophone, c’est le Bénin qui ouvre le plus de possibilités, avec 61 destinations, suivi du Burkina Faso (57) et, à égalité, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et de la Guinée (56).

lemonde.fr

Written by Abdourahmane

Je suis Diplômé en Aménagement et Gestion Urbaine en Afrique, Spécialiste en économie urbaine en même tant Reporter et Éditeur au Journal Universitaire. Je suis également un passionné des TIC.

développement agricole/Selon une étude du cabinet BearingPoint, l’utilisation d’applications mobiles, notamment, pourrait apporter davantage d’efficacité à l’agriculture africaine. D’ici à 2050, la population africaine sera passée de 1,2 à plus de 2,5 milliards d’habitants. L’enjeu majeur sera de nourrir deux fois plus d’Africains, alors que l’agriculture sur le continent est cinq à six fois moins productive que la moyenne mondiale. Aujourd’hui encore, l’insécurité alimentaire sévit dans de nombreux pays. Mais les solutions apportées par les nouvelles technologies pourraient changer la donne, selon une étude du cabinet Bearing Point intitulée « Le nouvel or vert de l’Afrique ». A l’heure actuelle, la plus grande partie de la nourriture consommée en Afrique provient de 250 millions de petites exploitations familiales disposant de faibles moyens. La filière agricole est tellement peu organisée que 40 à 70 % des récoltes sont jetées, faute de lisibilité de l’offre et de la demande : par exemple, les meuniers n’achètent qu’une partie des productions car ils doutent pouvoir vendre à l’échelon suivant. La plupart des pays africains sont donc contraints d’importer du riz, du maïs ou du blé pour combler ce manque. Ainsi, en Côte d’Ivoire, bien que les riziculteurs produisent l’équivalent de ce que la population consomme, 50 % du riz consommé est importé d’Asie. BearingPoint Une aberration qui pourrait être résolue par la mise en place d’une plateforme numérique, plaide Jean-Michel Huet, associé chargé du développement international et de l’Afrique chez BearingPoint. En réunissant tous les acteurs du secteur, celle-ci, conçue par exemple sous la forme d’une application mobile, encouragerait la circulation de l’information, rassurerait les acheteurs sur les possibilités d’écoulement et permettrait au monde paysan de vendre l’intégralité de sa production. Des revenus multipliés par deux A la clé, les agriculteurs pourraient multiplier par deux leurs rentrées d’argent. En Afrique, ceux-ci gagnent en moyenne entre 800 et 950 euros par an. « Ce doublement permettrait à cette catégorie de la population de passer du groupe des 60 % d’Africains les plus pauvres au début de la classe moyenne », souligne l’associé du cabinet européen. Cette augmentation des revenus autoriserait du même coup l’exploitant à acheter des services supplémentaires qui viendraient accroître sa productivité. La plateforme permettrait également de proposer des biens et des services aux agriculteurs, des produits bancaires aux assurances en passant les intrants agricoles. « Grâce à la plateforme, un assureur a accès à M. Untel, propriétaire de X hectares de riz, et à ses coordonnées. Il lui fait une offre, que M. Untel peut payer par paiement mobile, et il fait sa prospection comme ça », illustre Jean-Michel Huet. BearingPoint Déjà, des modèles sectoriels d’intégration numérique commencent à se mettre en place de façon ponctuelle. Ainsi, au Nigeria, l’ONG Convention on Business Integrity s’est associée avec une banque, en octobre 2018, pour lancer une plateforme numérique à destination des producteurs de maïs. Grâce à l’application mobile SAP Rural Sourcing Management, les acteurs de la filière échangent des informations, de l’agriculteur jusqu’au transformateur. Pour l’instant, 50 000 agriculteurs sont impliqués. « Résultat : ils vendent 100 % de leur production depuis novembre », affirme Jean-Michel Huet. Les plateformes numériques ne sont pas le seul modèle pertinent. Ainsi, le Centre international d’agriculture tropicale (CIAT) a lancé en 2009 un Service d’information des sols africains (AfSIS) dont l’objectif est de dresser une cartographie numérique à l’échelle du continent. Par la combinaison de l’imagerie satellite et de la spectroscopie infrarouge, auxquelles s’est depuis ajouté le drone agricole, l’AfSIS appuie les politiques gouvernementales et aide les ONG à promouvoir les types d’agriculture les plus adaptés aux territoires. Plusieurs obstacles se dressent Mais si quelques pistes s’esquissent, l’alliance entre l’agriculture et le numérique est encore à inventer. « On parle de grosses transformations, cela ne sera pas facile », concède Jean-Michel Huet. Plusieurs obstacles se dressent, comme l’accès à Internet, qui demeure faible en Afrique, ou le taux élevé d’analphabétisme. Malgré ces freins, « de plus en plus d’entreprises privées commencent à investir grâce au bouche-à-oreille », rapporte l’analyste. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Une « révolution verte » en Afrique grâce à la blockchain ? BearingPoint a simulé l’impact des plateformes numériques sur l’ensemble de l’économie africaine d’ici à 2050, selon quatre scénarios. Dans le plus pessimiste, l’effet est marginal : le temps de développement de l’innovation est long, au point que seuls 5 % des petits agriculteurs finissent par l’adopter. Selon le scénario le plus optimiste, peu d’acteurs s’engagent au départ, mais le modèle trouve son rythme en 2030 grâce au bouche-à-oreille, pour finir par toucher 80 % d’agriculteurs en 2050. BearingPoint Le cabinet de conseil estime alors à 350 millions le nombre de petits agriculteurs familiaux qui bénéficieraient d’un revenu de 2 200 euros par an, et à 630 milliards d’euros la contribution de l’agriculture au PIB africain. « Grosso modo, c’est deux fois les revenus du pétrole à euro constant », indique Jean-Michel Huet. L’agriculture Afrique 2050/formation en pilotage de drone

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