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L’intelligence artificielle, menace ou avancée?

Intelligence Artificielle/avancée de l’intelligence artificielle

Après avoir sèchement battu le champion d’Europe de go par un score de 5 victoires à 0, AlphaGo, le programme de Google, va affronter du 9 au 15 mars Lee Sedol, le champion du monde de la discipline. Les pronostics semblent partagés, mais s’il fallait parier, je parierais pour ce match sur une victoire du champion du monde. Mais il ne faut pas se tromper de question : vu les progrès de l’intelligence artificielle, la question n’est plus de savoir si un programme vaincra le champion du monde de go, mais quand cela arrivera. Et cela arrivera à très court terme. A titre de comparaison, aux échecs, les premières victoires régulières de programmes contre des Grands Maîtres ont eu lieu à partir de 1989, et la victoire contre le champion du monde, Garry Kasparov, a eu lieu en 1997.

Quel sera l’impact de cette victoire à venir de l’ordinateur sur le champion du monde de go ? Au niveau de la discipline, cela ne changera pas profondément les choses, puisque les techniques utilisées existent déjà, c’est leur combinaison efficace qui a permis d’atteindre ces performances. Cette victoire servira principalement à faire prendre conscience au grand public des avancées obtenues depuis des années. Bien que la plupart des gens n’en aient pas conscience, avec le développement des ordinateurs et d’Internet, l’intelligence artificielle est déjà partout : quand Google vous renvoie les pages correspondant à votre requête, quand un site marchand vous recommande des produits correspondant à votre profil, quand Siri répond à une de vos questions, quand votre logiciel de photo met un nom sur les visages d’une photo, etc.

Après les échecs, lorsque le champion du monde de go tombera, ce seront les deux jeux d’esprit les plus emblématiques qui attesteront de la supériorité de l’intelligence artificielle sur l’être humain. Faut-il s’en inquiéter ? Faut-il, comme l’ont fait Stephen Hawking (le célèbre physicien), Elon Musk (fondateur de Paypal et Tesla), et Bill Gates (fondateur de Microsoft), s’alarmer de la possible création d’une intelligence artificielle capable de devenir une menace pour l’espèce humaine ?

Le but de l’intelligence artificielle est la conception de machines permettant d’exhiber un comportement intelligent. La discipline est partagée entre deux « écoles », l’imitation du comportement humain d’un côté, en simulant par exemple le fonctionnement du cerveau humain via des réseaux de neurones artificiels, et la mécanisation du raisonnement de l’autre, ce qui inscrit alors la discipline dans une longue tradition philosophique d’utilisation des mathématiques et de la logique comme outils permettant la formalisation de tout raisonnement.

Bref, il y a là une question entre la fin et les moyens : est-ce qu’une intelligence artificielle doit prendre les mêmes décisions que le ferait un humain (« rationnel »), quelle que soit la façon dont elle arrive à cette décision ? Ou doit-elle raisonner « comme » le fait un humain ?

On peut être tenté de se dire que la deuxième option est la voie à suivre : l’intelligence n’ayant pas une existence propre dans la nature, mais étant clairement liée à l’être humain (aux animaux pour être plus exact), il semble que l’humain soit le seul objet pertinent de comparaison.

Mais il y a deux objections à cela. La première est qu’il n’est pas nécessaire de copier le modèle pour arriver au même résultat : un avion vole, et copie donc les capacités des oiseaux, mais un avion ne vole pas comme un oiseau (si votre avion commence à battre des ailes, inquiétez-vous !). Donc l’important pour une machine est d’être capable de mener les mêmes raisonnements qu’un humain, de prendre les mêmes décisions, mais pas forcément de copier le processus qui mène à ces résultats. D’ailleurs le seul test proposé pour tester l' »intelligence » d’une machine ne parle pas des moyens mais de la fin. Il s’agit d’un jeu d’imitation, proposé par Alan Turing (1912-1954). Une machine est considérée comme intelligente si elle arrive à se faire passer pour un être humain auprès d’un sujet qui ne peut communiquer avec elle que par écrit via un ordinateur. Si, à la fin de la conversation, le sujet n’a pas détecté que son interlocuteur est une machine, alors cette machine a réussi le test de Turing.

La deuxième objection est que les êtres humains ont des capacités de raisonnement limitées : ils sont sujets à des biais, à des erreurs de calculs, à des pertes de mémoire, et le résultat de leurs raisonnements est donc (plus ou moins souvent) faussé par ces limitations. Si l’on désire créer une machine qui raisonne, veut-on aussi copier ces limitations ? La majeure partie des travaux actuels en intelligence artificielle s’inscrivent dans cette tendance, c’est-à-dire que l’on tente de comprendre et d’automatiser des types précis de raisonnement : comment apprendre quelque chose ? Comment produire (déduire) de nouvelles connaissances ? Comment prendre une bonne décision ?

Donc est-ce que les ordinateurs sont meilleurs que les être humains ? Oui, pour les tâches pour lesquelles ils sont conçus. Leurs capacités de calcul leur donne un avantage décisif, tout comme il vaut mieux se fier à une calculatrice qu’aux calculs faits à la main. Mais il ne faut pas oublier que chacun de ces programmes est conçu dans un but spécifique (jouer au go, identifier des visages, etc.), et qu’il est incapable de répondre à toute autre question. On est donc bien loin d’un « être artificiel intelligent », qui nécessiterait la création d’une conscience, et que cet « être » puisse se fixer ses propres buts. Et ce n’est donc pas en améliorant les capacités des machines à atteindre des buts spécifiés qu’on leur donnera les moyens de se fixer leurs propres buts.

Il y a d’ores et déjà quelques questions éthiques à se poser. Il y a eu récemment une pétition, largement signée par les chercheurs du domaine, contre l’utilisation de l’intelligence artificielle pour les armes autonomes. Le déploiement, qui semble proche, de voitures autonomes pose également un certain nombre de questions. Le transhumanisme risque également clairement de poser des questions éthiques à moyen terme. Mais la question du danger d’un « être artificiel intelligent » pour l’espèce humaine reste encore aujourd’hui du domaine de la science-fiction.

Plutôt que de s’inquiéter à ce sujet, il vaut mieux considerer les bénéfices considérables à attendre de ces avancées de l’intelligence artificielle dans les années à venir, pour concevoir des outils permettant d’automatiser un certain nombre de tâches répétitives bien spécifiques, ou permettant d’aider les êtres humains, que ce soit pour améliorer les diagnostics médicaux, pour permettre l’aide au maintien de personnes âgées au domicile, etc.

huffingtonpost.fr

Written by Abdourahmane

Je suis Diplômé en Aménagement et Gestion Urbaine en Afrique, Spécialiste en économie urbaine en même tant Reporter et Éditeur au Journal Universitaire. Je suis également un passionné des TIC.

StartUp Explore/ministère de l’Economie numérique/Teranga Tech Incub/OIF-Dakar/Planète Startups/R&D Innovation challenge/développeurs africains/MESRI-HUAWEI/numérique africain/prix Panafricain en Tic/compétences numériquesSeedstars Dakar/programmes numériques/Entrepreneuriat rapide/CTIC-Dakar/BAD/développement par les startups/AfricInvest/start-up/start-up africaines/Concours d'innovation numérique/Euromena Awards lance le concours des startups africaines/20 starups africaines récompensées par la Banque Mondiale/Top 10 des pays africains

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