in

Amélioration des enseignements au Sénégal : Un chercheur espagnol propose de développer les langues maternelles au primaire

langues maternelles au primaire

Pour une meilleure acquisition des connaissances, Dr Alexandre Martin Chazeaud, qui a travaillé sur « Langues d’enseignement, transfert et translangage à l’école : étude au Sénégal », a proposé aux autorités de notre pays de développer les langues maternelles. Pour lui, il faut les enseigner au moins pendant 6 ans à l’école primaire.

Les langues maternelles sont la fondation qui permettra d’avoir un pont solide pour améliorer l’apprentissage en français et le niveau des élèves. C’est, en substance, la conclusion de l’étude du Dr Alexandre Martin Chazeaud, Professeur de Langues étrangères à Barcelone, formateur de professeurs en méthodologie. Cette étude, intitulée « Langues d’enseignement, transfert et translangage à l’école : étude au Sénégal », a été présentée, le 9 juillet 2018, par cet enseignant au Centre ouest africain de recherches (Warc).

Loin de considérer son travail comme une critique du système éducatif sénégalais, Dr Chazeaud a révélé qu’il a mené deux études en milieu sérère (Kaolack et Fatick : centre) et diola (sud). Il a constaté que le moyen de scolarisation des pays comme le Sénégal est une langue officielle étrangère avec une exposition maximale. D’après le chercheur, cela n’est pas efficace avec des élèves qui ont des difficultés en lecture et en mathématiques. Un échantillon de 149 élèves de la zone de Sokone a démontré que les résultats obtenus, si l’épreuve est énoncée en sérère, sont meilleurs que si c’est le cas en français. Pour des épreuves de langue, le taux de réussite est de plus de 87 % avec le sérère et d’un peu plus de 50 % chez les mêmes élèves si l’énoncé est en français.

Après trois ans d’enseignement en français, l’étude a montré que ces élèves n’ont pas la compétence avec la langue officielle, que ce soit en langue ou en mathématiques. Même constat chez 173 élèves ayant comme langue maternelle le diola et ayant fait 8 ans de français.

Le Dr Alexandre Martin Chazeaud a soutenu que ces derniers qui ont des compétences basiques en langue maternelle n’ont pas pu avoir le temps nécessaire pour développer leur compétence et faire le transfert en deuxième langue. « L’introduction de l’enseignement de la langue maternelle peut aider à avoir un plus grand succès à l’école pour les enfants. Il faut développer la langue maternelle avant de procéder à un transfert des compétences acquises dans cette première langue vers la deuxième langue. L’objectif de la maitrise du français est clair, mais pour y arriver, il faut un renforcement de toutes les habilités linguistiques et scolaires en langue maternelle pour pouvoir les transférer en langue française », a expliqué le spécialiste. Pour lui, il faut un minimum de 6 ans en langue maternelle, parallèlement avec la langue française, pour fixer ces habiletés en langue maternelle dans le cerveau de l’élève. Cette phase permettra, à son avis, de transférer ces habilités en langue française à partir de stratégies pédagogiques pour avoir des élèves qui maitrisent le français après une solide fondation en langue maternelle.

Le Pr Mamarame Seck, spécialiste en linguistique et chercheur à l’Ifan, appréciant ce travail de recherche, a reconnu que l’acquisition de connaissances est plus facile à partir de la langue maternelle. Pour lui, la pluralité de langues au Sénégal n’est pas un obstacle à l’introduction des langues maternelles, car c’est en fonction de l’environnement qu’une langue y sera enseignée.

lesoleil.sn

Written by Abdourahmane

Je suis Diplômé en Aménagement et Gestion Urbaine en Afrique, Spécialiste en économie urbaine en même tant Reporter et Éditeur au Journal Universitaire. Je suis également un passionné des TIC.

FASEG-UCAD

FASEG/UCAD : Les étudiants en Master bloquent la circulation pour réclamer leurs bourses

étudiants des régions

Enseignement supérieur : Plongée dans les résidences hors campus des étudiants des régions