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Production massive de logements abordables : le processus et les mécanismes

«Lorsque le bâtiment va, tout va», a-t-on l’habitude de dire. C’est conscient d’un tel état de fait que le gouvernement du Sénégal, par le biais du ministère de l’urbanisme, du logement et de l’hygiène publique, a saisi l’opportunité offerte par le Salon Senhabitat, du 20 au 22 octobre 2022, pour se pencher sur les éléments constitutifs de succès à la politique du logement et de l’habitat dans ce pays. Senhabitat, dans le processus de production de logements à grande échelle, pour la résolution du «mal logement», a permis de revisiter les questions liées au financement, à l’industrialisation et à la formation. Il fallait naturellement expliciter et donner les éclairages nécessaires sur ce triptyque qui constitue le pilier essentiel sur lequel les politiques publiques en matière d’habitat et de logements doivent s’adosser pour prendre définitivement leur envol.  


La mobilisation foncière qui est du ressort de la Direction générale de l’urbanisme et de l’architecture (DGUA), interpelle aussi la Société d’Aménagement foncier et de Rénovation urbaine (SAFRU SA), dans son volet aménagement. Celle-ci intervient en tant qu’agence d’exécution sur la composante 1 du projet, co-financée par la Banque mondiale pour l’aménagement de la zone prioritaire de Daga Kholpa. Le Directeur général de la Safru SA, Maissa Mahécor Diouf au cours d’un panel sur le financement a abordé avec justesse cette question en  explicitant l’action de la SAFRU SA dans ce processus qui doit aboutir à la réduction du coût du logement de 35%. En réalité, les coûts de l’aménagement, et de la viabilisation…sont estimés à 6,5 millions, pour chaque unité d’habitation. Ils sont entièrement pris en charge par l’Etat à travers la SAFRU SA. D’ailleurs, les participants, à l’unanimité, se sont réjouis de la vision des pouvoirs publics à porter sur les fonds baptismaux un aménageur pour les projets immobiliers de l’Etat.  

Combiné en parfaite intelligence avec le Fonds de l’habitat social (FHS) pour lancer la dynamique, en s’appuyant sur un écosystème et un cadre favorable articulés autour de réformes touchant le secteur bancaire, la fiscalité et l’alignement des besoins. Ceci est à l’origine des avancées notoires constatées dans la mise en place du pôle urbain de Daga Kholpa. En effet, grâce au soutien de l’Etat du Sénégal, les partenaires techniques et financiers, dont la Banque mondiale et l’Agence française de développement, cette zone rurale, nichée dans le triangle Diamniado, Mbour et Thiès, sera dans un avenir proche, urbanisée, au service exclusif des Sénégalais. Cette démarche qui s’étendra sur tout le reste du territoire national, par le développement de territoires d’extension communément 2/3 appelés hors pôles, permettra à tous les concitoyens de disposer de logements décents à prix abordables. L’accès à un toit décent et de qualité, faudrait-il le rappeler, étant un facteur de stabilisation sociale, le fait de produire des logements en masse contribuera à réaliser des économies d’échelle et par ricochet, à faire baisser les coûts du logement.  

Dans la quête d’un dispositif de financement adéquat et adapté, plusieurs banques et institutions financières de la place ont répondu à l’appel du Senhabitat afin de partager leurs contributions en termes d’accompagnement à l’Etat, au secteur privé et aux particuliers. Tout comme des partenaires multilatéraux tel le Fonds de solidarité africain (FSA) ont manifesté leur ferme intention de jouer leur partition pour donner plus de poids aux promoteurs et aux acquéreurs. La réflexion a aussi porté sur la réorientation de bailleurs sociaux comme la Caisse de Dépôt et Consignations (CDC) l’Institution de Prévoyance retraite du Sénégal (IPRES),  et la Caisse de Sécurité Sociale (CSS) vers le financement du logement et non la promotion immobilière. 

 
Les spécialistes venus d’horizons divers ont reconnu que «le brique à brique» ne permettra jamais à nos pays de résorber le gap existant dans la production de logements. C’est pourquoi, il est impératif de passer à l’industrialisation. Heureusement que la Sicap SA, à travers CISOL, est en train de mettre en place une installation qui permettra d’atteindre, au moins, 4500 unités d’habitations chaque année, en opposition à la faible capacité de production actuelle de 300 maisons par an.  
Au cœur de cette industrialisation sera placé le capital humain, particulièrement les jeunes. Les prévisions tablent sur 30 000 jeunes, bien formés, grâce au concours de 3Fpt, pour accompagner le processus. Leur enrôlement, à coup sûr, sera un véritable coup d’accélérateur, pour des projets et programmes comme les 100 000 logements.  


Il faut faire remarquer que l’Etat du Sénégal est engagé dans une vaste entreprise d’éradication de l’habitat précaire, de développement de villes nouvelles et d’amélioration de l’accès au logement, à travers le «Programme Zéro Bidonvilles». Celui-ci vise à rompre, à l’horizon 2035, avec «le mal logement» et d’en prévenir l’expansion dans le pays par la production à grande échelle d’unités d’habitations. L’ambition pour les cinq prochaines années est d’accélérer et de diversifier l’offre de logements pour les ménages à revenus faibles ou irréguliers et de rendre accessibles les toits à toutes les catégories sociales. Le «Projet de 3/3 Logements Abordables», en soutien au projet 100 000 logements, s’inscrit dans le cadre de ce programme et vise à améliorer l’offre de services en matière de logements suivant des standards sécuritaires et d’aménagement conformément aux principes du développement durable.

seneweb.com

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