Le Journal Universitaire vous présente le 3e article reçu dans le cadre du concours de rédaction d’articles lancé par le Groupe PRÉCISION. L’intitulé de cette contribution est « Que deviendrai-je ? ». L’auteur s’appelle Bouba SENGHOR. Il est étudiant au Département d’Anglais de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
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Que deviendrai-je ?
Trouver un emploi est devenu aujourd’hui la préoccupation majeure des jeunes. La question stressante qu’ils se posent souvent est : Que deviendrai-je ?
Même s’il y en a quelques-uns qui arrivent à trouver un emploi, on peut bien se demander par quel biais ils trouvent ce poste ? La plupart de ces jeunes exercent un métier ou un soi-disant passe-temps pour survivre. Cela veut dire qu’il y a une faillite politique concernant l’insertion des jeunes après la formation. A cela s’ajoute la pluralité des écoles de formation non reconnues qui offrent des formations inadaptées à la situation actuelle du monde du travail.
Il ne suffit plus d’envoyer une lettre de motivation et un CV pour espérer décrocher un poste correspondant à ses attentes, or la plupart des offres de travail exige un niveau élevé avec 3 ans minimum d’expérience, voire beaucoup plus dans le domaine ciblé. Les jeunes ont plus que jamais besoin de se faire aider et accompagner dans la recherche d’une solution. Sans oublier que les outils sont nombreux aujourd’hui pour se positionner sur le marché du travail, avec l’influence notoire des réseaux sociaux tels que Facebook, LinkedIn et autres, avec bien sûr leurs multiples inconvénients (fausses annonces et arnaques notamment).
Etant étudiant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, je rencontre souvent des jeunes désespérés et qui sont devenus, par la force des choses, pessimistes à la question angoissante de savoir « Que deviendrai-je ? ». Ils ne vous diront pas la réponse d’autant plus que les diplômes ne confèrent pas une qualification professionnelle (Prêt à l’emploi). L’année dernière, j’ai réussi aux concours du BT et BTS en Secrétariat Bureautique, mais ayant peur de finir dans la rue comme d’ailleurs beaucoup de jeunes qui sont en attente d’un poste, j’ai finalement abandonné la formation. Disons qu’il existe aussi beaucoup de jeunes qui se lancent dans des concours sans disposer d’une bonne connaissance de leurs finalités : ils les font juste parce qu’ils ne savent plus quoi faire d’autre.
Il s’avère urgent, aujourd’hui plus que jamais, de revaloriser l’éducation et la formation. Nous savons tous que ce secteur est entravé par toutes sortes de contraintes et de carences. C’est dans ce contexte difficile que j’interpelle l’Etat dans sa politique de l’emploi et de promotion des jeunes, afin de veiller à la qualité de la formation de ces derniers et aussi à l’adéquation entre la formation et les exigences du marché du travail. En outre, il convient d’avoir une stratégie solide pour lutter contre le taux de chômage qui augmente de jour en jour. Enfin, il est nécessaire de cultiver chez les jeunes les principes de leadership et de l’entrepreneuriat qui sont devenus désormais les clés du développement personnel et professionnel.