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Sciences et technologies : des femmes en première ligne

Sciences et technologies

Elles sont chercheuses, entrepreneuses, ingénieures… Ce sont les figures de proue de la féminisation du milieu scientifique en Afrique. Portraits.

  • Francisca Nneka Okeke, université du Nigeria à Nsukka

 

Ionosphère. Il aura suffi d’une année de postdoctorat à l’université de Tokyo pour que tout l’intérêt de cette physicienne nigériane de 63 ans se porte sur cette zone du ciel située entre 60 et 1 000 km de la croûte terrestre et qui réagit au moindre de ses mouvements énergétiques. Elle a notamment montré qu’observer l’ionosphère permet de mieux anticiper les éruptions volcaniques ou d’évaluer l’ampleur d’un tsunami, quelques minutes après le début d’un séisme.

Engagée dans la promotion de la science auprès des jeunes filles, la lauréate 2013 du prix L’Oréal-Unesco pour les femmes dans la science, catégorie sciences physiques, a contribué à la diffusion de sa matière dans les classes du secondaire et du tertiaire au Nigeria. Mère de six enfants et fille de mathématicien, elle est depuis près de vingt ans professeure et directrice de laboratoire à l’université du Nigeria à Nsukka où elle joue le rôle de mentor pour les étudiantes qu’elle supervise dans le cadre de PhD.

  • Elisabeth Moreno, directrice générale Afrique de HP

Cette Franco-Capverdienne de 48 ans, née de parents analphabètes, a été nommée à la tête de HP en Afrique après avoir travaillé pendant sept ans dans le BTP et dirigé Lenovo France pendant deux ans.

  • Rym Kefi, Institut Pasteur de Tunis,

Elle fait partie de la promotion de 2018 des boursiers du Next Einstein Forum. Cette Tunisienne de 40 ans est chercheuse au laboratoire de génomique biomédicale et oncogénétique à l’Institut Pasteur de Tunis, qu’elle a intégré en 2006. Docteure à seulement 25 ans, elle obtient sa licence à l’université de Tunis-El-Manar avant de s’envoler pour le sud de la France et de décrocher un master ainsi qu’un doctorat à l’université Méditerranée Aix-Marseille-II.

Si ses travaux actuels portent sur le diabète de type 2, il lui est également arrivé de travailler sur l’ADN d’ossements humains vieux de six à quinze mille ans et de contribuer aux progrès des tests de paternité et à l’amélioration de l’identification médico-légale. Malgré des propositions de poste en France avant même la fin de ses études, elle décide en 2006 de retourner en Tunisie par patriotisme, quitte à patienter deux ans au chômage avant de décrocher son poste actuel à l’Institut Pasteur de Tunis.

 

  • Clarisse Iribagiza, fondatrice de DMM.HeHe Ltd

Pur produit de la politique insistante de Paul Kagame en faveur de l’éducation des femmes au Rwanda, Clarisse Iribagiza a très tôt créé son entreprise. En 2010, alors âgée de 22 ans, elle fonde, en parallèle à ses études d’informatique à l’université du Rwanda, HeHe Labs, un éditeur de logiciels mobiles de gestion pour les entreprises. Diplômée d’un bachelor en 2011 et d’un MBA de l’African Leadership University en 2018, elle est élevée par des parents professeurs et entrepreneurs qui la poussent à suivre sa vocation.

Pour démarrer son activité, la jeune femme a profité du programme d’incubation du prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT). En 2015, elle est distinguée par le magazine Forbes parmi les entrepreneurs de moins de 30 ans les plus prometteurs. Deux ans plus tard, elle revend sa start-up au groupe japonais DMM. com pour 20 millions de dollars. À cette occasion, HeHe Labs est renommé DMM.HeHe Ltd.

  • Nora Wahby, directrice générale d’Ericsson pour la région Moyen-Orient et Afrique

Ingénieure électrique et électronique formée à l’université Ain-Shams du Caire, l’Égyptienne est à la tête de la région Moyen-Orient Afrique depuis juin 2019 pour le compte d’Ericsson.

  • Arielle Kitio Tsamo, doctorante en génie logiciel, fondatrice de Caysti

Le goût du code lui est venu par hasard. Après l’obtention de son baccalauréat avec mention à 15 ans, Arielle Kitio Tsamo, camerounaise de 27 ans et fondatrice de la start-up Cameroon Youth School Tech Incubator (Caysti), choisit la filière informatique de l’université Yaoundé-I pour une raison bien précise : c’est la seule qui sélectionne ses étudiants.

« L’appétit pour l’informatique a surgi très tôt car il me donnait l’impression d’être une magicienne », raconte en rigolant celle qui, il y a encore quelques semaines, présentait son logiciel éducatif pour le développement de la créativité des enfants à la fine fleur de la tech mondiale lors du Salon VivaTech de Paris.

J’estime que la science est un levier d’égalisation sociétale, mais elle demande du courage

Baptisé « abcCode », son logiciel a été conçu pour familiariser des enfants de 7 à 15 ans au code informatique et à l’intelligence artificielle. Pour qu’ils y parviennent, Arielle Kitio a veillé à ce que l’outil soit accessible dans leur langue naturelle (français, wolof ou haoussa) et sans qu’ils aient besoin d’une connexion internet. Ce tropisme éminemment social dans la conception de son outil lui vaut de nombreuses reconnaissances.

Outre le prix de la Femme digitale de l’année décernée par le département d’État des États-Unis, sa plus récente récompense est le prix de l’Innovation dans l’éducation, délivré en février par l’Unesco. « J’estime que la science est un levier d’égalisation sociétale, mais elle demande du courage », affirme-t-elle.

  • Bih Janet Shufor Fofang, fondatrice de la Tassah Academy

Ingénieure électrique camerounaise, elle a créé la Tassah Academy à Yaoundé en 2009, une école de code qui enseigne les bases de l’intelligence artificielle en priorité à des jeunes filles.

 

jeuneafrique.com

Written by Arame

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