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Huawei : « L’Afrique mérite d’avoir les technologies les plus avancées »

technologies les plus avancées

ENTRETIEN. Au cœur de l’édition 2019 du Huawei Connect tenu à Shanghaï, Steven Yi, président de la région Moyen-Orient et Afrique de Huawei, a confié combien le continent était important pour le géant chinois.

Le groupe Huawei, créé et dirigé par Ren Zhengfei, dont Le Point a dit dans son édition du jeudi 4 juillet 2019 qu’il allait « changer le monde », a mis les petits plats dans les grands lors de son raout annuel, le Huawei Connect. Du 18 au 20 septembre dernier, ce sont pas moins de 28 000 personnes qui ont été conviées à Shanghaï pour partager avec les 188 000 salariés du géant chinois disséminés à travers le monde la philosophie de l’« advance intelligence » expliquée par Ken Hu dans sa keynote d’introduction du Huawei Connect 2019. L’actuel président tournant de Huawei a mis en exergue l’idée que, pour construire un monde interconnecté, il fallait agir à la fois sur la connexion mais aussi sur le calcul. De quoi ouvrir grand les portes de l’intelligence artificielle et expliquer qu’au regard du fait que, dans les cinq ans, le calcul par les statistiques allait véritablement entrer dans une nouvelle ère Huawei allait continuer à y investir, et ce, d’autant que l’enjeu de la maîtrise de la force du calcul était, d’une part, une meilleure protection de la vie privée et, d’autre part, une amélioration de la situation utilisateur. Une approche qui fait écho à une certaine actualité du numérique quant aux craintes liées à la confidentialité des données mais aussi à la priorité de Huawei d’être au plus près des préoccupations de l’utilisateur de ses systèmes et produits. Pour rappel, Huawei consacre plus de 10 % de son chiffre d’affaires global chaque année à la recherche et développement, soit pour 2018, par exemple, environ 14,8 milliards de dollars US. C’est bien sûr un défi de taille, mais rien qui ne semble impressionner le géant chinois de télécommunications. « C’est là où il y a des défis qu’il y aura des opportunités », a d’ailleurs indiqué Ken Hu. Ce à quoi a répliqué Philip Diamond, directeur général de Square Kilometer Array (SKA), qui a succédé à Ken Hu à la tribune lors de l’ouverture du Huawei Connect : « Huawei est une entreprise technique qui veut rendre l’impossible possible. »

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Présent chez le géant chinois depuis un bon nombre d’années, Steven Yi, président de la région Moyen-Orient et Afrique, n’a pas eu de mal à suivre le sillon tracé par Ken Hu et d’y inscrire l’Afrique, un continent qui compte beaucoup aux yeux de Huawei. Celui-ci y a des bureaux de représentation dans tous les pays et y fait travailler 9 000 personnes, dont 75 % d’Africains. Le géant chinois des télécommunications s’est impliqué dans la formation de 80 000 Africains, a conclu des partenariats avec près de 300 universités du continent et a lancé des programmes de coopération avec plus de 200 opérateurs de télécommunications, ce qui lui a permis de toucher les deux tiers de la population africaine. Autant d’efforts pour un continent qui ne représente que 5 % de son chiffre d’affaires d’un peu plus de 100 milliards de dollars illustrent ce que Steven Yi qualifie lui-même d’« esprit de mission ». « Nos marges y sont moins élevées, mais nous sommes déterminés à faire le maximum pour continuer à y être présents car c’est un marché auquel nous accordons beaucoup d’importance », poursuit-il, expliquant que, « pour l’Afrique, Huawei travaille surtout à la qualité de (ses) produits et services et à apporter des innovations plus qu’à courir derrière des parts de marché ». Pour aller plus loin, Steven Yi a répondu aux questions du Point Afrique.

Pour Steven Yi, président de la région Moyen-Orient et Afrique de Huawei, au-delà du marché qu’elle représente, l’Afrique a un impact important sur le management du géant chinois des télécommunications.

© Huawei

Le Point Afrique : Quel est le degré d’importance accordé à l’Afrique  ? Ce que le Continent représente aujourd’hui, les objectifs à court, moyen et long terme  ?

Steven Yi : Notre objectif en Afrique est de permettre la meilleure interconnexion possible, apporter à chaque individu, à chaque foyer, à chaque organisation les avantages du numérique. Notre vision est une vision à long terme et nous souhaitons la mettre en œuvre étape par étape. Nous entendons rendre accessibles à l’économie et aux populations nos différentes technologies mais aussi faire profiter l’Afrique de notre croissance sur son marché en expansion. L’Afrique compte beaucoup pour Huawei et impacte même notre management, car nous avons beaucoup de nos directeurs qui ont été choisis parce qu’y ayant couvert des pays difficiles. Du point de vue infrastructurel, il y a beaucoup à faire en Afrique, aussi avons-nous développé toute une stratégie pour encourager nos employés à aller travailler sur le continent. De fait, beaucoup de nos directeurs ont déjà une expérience africaine. C’est notamment le cas de notre directeur pour l’Europe de l’Est ainsi que de celui pour la France et l’Espagne. Donc qu’il s’agisse du niveau des ressources humaines comme de celui du marché, l’Afrique est un continent stratégique pour Huawei.

Quel est le niveau d’engagement infrastructurel et économique que Huawei envisage de mettre en œuvre dans les dix prochaines années ?

On n’est plus seulement dans une logique d’industrie verticale. Nous sommes passés à une plateforme de technologies d’information et de la communication à partir de laquelle l’économie et les industries sont appelées à se développer. Aujourd’hui, les demandes de haut débit sont de plus en plus indispensables. En fait, les besoins sont comme ceux qu’on a par rapport à l’électricité et à l’eau. Il faut savoir qu’auparavant la question des infrastructures se jouait essentiellement autour des travaux des ponts et chaussées. Aujourd’hui, elle se joue au niveau des autoroutes de l’information et du numérique. Ce sont ces derniers qui vont porter l’économie et le développement. En Afrique, il importe de bien le faire comprendre à nos partenaires. Dans des pays comme le Ghana ou le Kenya, nous avons expérimenté cette démarche et les solutions innovantes que nous avons apportées ont permis d’améliorer l’efficacité des infrastructures. Je me suis, par exemple, rendu récemment au Ghana, où quelque 5 millions de personnes n’avaient pas accès à l’électricité. Pour solutionner le problème, en travaillant avec des opérateurs sur place, nous avons, à partir d’un programme baptisé Rural Star, permis par des solutions innovantes l’accès des populations concernées à l’électricité mais aussi à Internet. D’où l’importance de travailler avec des compétences locales en matière de technologies de l’information et de la communication (TIC). À ce jour, nous avons ainsi formé 60 000 personnes aux TIC et nous allons persévérer dans cette voie. Nous sommes convaincus qu’en agissant de la sorte nous allons permettre que les TIC favorisent le développement de l’Afrique.

Comment est approchée la question des droits économiques des partenaires et clients qui travaillent avec du matériel et de la technologie Huawei ?

Nous adaptons le plus possible nos solutions aux demandes de nos clients. Ce sont donc des solutions personnalisées. Tout cela est mentionné dans les contrats, ainsi que les responsabilités qui vont avec, celles de Huawei mais aussi celles du client. Il faut savoir que les demandes ne sont pas les mêmes selon que le client est européen ou africain. Notre priorité est donc d’avoir une approche orientée client, ce qui nous conduit à respecter strictement ce qui est marqué dans le contrat. Cela a bien évidemment un impact sur le coût de la maintenance, car celle-ci est liée aux exigences des besoins et demandes particuliers du client. Mais, pour nous, ce n’est pas un problème car la qualité de cette maintenance est de notre responsabilité.

 

lepoint.fr

Written by Abdourahmane

Je suis Diplômé en Aménagement et Gestion Urbaine en Afrique, Spécialiste en économie urbaine en même tant Reporter et Éditeur au Journal Universitaire. Je suis également un passionné des TIC.

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