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Article 5 du Concours : « Ne serait-il pas temps de revoir l’enseignement supérieur ? »

étudiants en sciences infirmières et obstétricales

Le Journal Universitaire vous présente le 5e article reçu dans le cadre du concours de rédaction d’articles lancé par le Groupe PRÉCISION. L’intitulé de cette contribution est « Ne serait-il pas temps de revoir l’enseignement supérieur ? ». L’auteur s’appelle Oumar DRAMÉ. Il est étudiant en Licence 3 en marketing et communication de ISEG.

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Ne serait-il pas temps de revoir l’enseignement supérieur ?

Lorsqu’il est demandé à une personne d’indiquer le moment de sa vie qu’elle ne risque jamais d’oublier durant son existence, le plus souvent la réponse est l’obtention du baccalauréat. Ceci pour montrer que cette étape de la vie est cruciale chez une personne étant donné qu’elle ouvre les portes de l’université et de l’enseignement supérieur en général. Aussi, ce moment est parfois idéal pour se mettre à planifier toute une vie. Mais hélas ce bref aperçu d’un avenir tout tracé ne colle pas vraiment aux réalités de l’enseignement supérieur que l’étudiant découvrira une fois intégré dans le système. À terme, désolation, désillusion, consternation et trahison animent la plupart du temps l’étudiant et cela à cause de deux paramètres généraux.

Un enseignement inadapté aux réalités de la vie active

L’élève, de la 6e à la terminale, a l’habitude durant l’Enseignement Moyen et Secondaire Général de faire face à plusieurs matières. Même si certaines de ces matières ne sont étudiées que pour une ou deux ans, l’ensemble du programme lui permet d’acquérir les bagages nécessaires pour faire un bon choix d’un cursus plus spécifique dans le supérieur. Cette rupture entre l’enseignement moyen, secondaire et supérieur ne se fait pas sentir par l’étudiant dès ses premiers pas à l’université. Dans la logique, l’enseignement supérieur devait permettre aux étudiants d’acquérir un certain nombre de qualifications pouvant leur permettre d’être opérationnels dès la sortie mais, à la place, il façonne de futurs chômeurs. En effet, à l’université l’étudiant a l’impression d’être toujours au lycée ou au collège avec cette pléthore de matières à apprendre. Ainsi, sa vocation au départ de se spécialiser avec l’enseignement supérieur se perd au fil de son parcours. De ce fait, il a le choix entre trois options : soit s’inscrire, après son parcours, dans une école de formation professionnelle ; soit pousser plus loin ses études afin d’aller enseigner dans le supérieur ; ou enfin passer les nombreux concours nationaux auxquels il a la possibilité d’accéder juste avec le niveau baccalauréat. Le monde du travail est très dynamique et les spécialisations sont de plus en plus affinées. La conséquence est que la plupart des métiers qui se pratiquaient il y a 15 ou 20 ans juste avec la formation universitaire se sont diversifiés pour aboutir à d’autres spécialisations en rapport avec les demandes d’un marché du travail plus que jamais compétitif. L’université, au lieu de prendre en compte cette transition professionnelle, a campé sur ses méthodes anciennes, entraînant par conséquent un handicap majeur pour ses apprenants.

Des enseignants pris de vitesse par le système

De la même façon que l’enseignement, les professeurs du supérieur n’ont pas su s’adapter aux dures exigences du monde du travail pour former des étudiants bien outillés et opérationnels dès leur sortie de l’université. Ces enseignants sont encore ancrés dans un système qui consiste à tout donner aux étudiants et à les laisser se débrouiller seul. Il faut cependant saluer l’effort de certains d’entre eux, qui essaient de se conformer aux normes du système LMD même s’il leur est difficile de prendre en charge l’intégralité des exigences de ce système.  Sur ce point d’ailleurs, il appartient au Ministère de tutelle de travailler à apporter sa contribution en organisant régulièrement des séminaires dans l’optique de permettre aux enseignants du supérieur de mieux appliquer le système LMD. Il suffit de parcourir certains cours des étudiants pour se rendre compte que pendant plusieurs années, c’est à peu près le même contenu que les enseignants dispensent dans les amphithéâtres. Ce constat est désolant du fait que le marché de l’emploi a ses exigences par rapport aux compétences et aux qualifications des demandeurs d’emploi, or un étudiant non formé sur des bases solides et évolutives rencontrera inéluctablement des problèmes d’intégration à sa sortie de l’université. Les enseignants doivent adapter leurs cours aux réalités du marché avec une pédagogie et une approche plus pertinentes, pour le bien de tous ces jeunes espoirs de la société.

Le nombre de bacheliers ne cesse d’augmenter d’année en année. Parallèlement, le nombre de diplômés chômeurs croit à chaque sortie de promotion. Le Ministère de l’enseignement supérieur a, depuis quelques années maintenant, mis en place une politique d’orientation des nouveaux bacheliers dans le privé. C’est évidemment un geste à saluer par tous les acteurs du monde de l’enseignement supérieur. Mais il est aussi important que les autorités ministérielles se penchent sur le cas des étudiants qui sont déjà à l’université et qui risquent de chômer à leur sortie par manque de compétence. La raison est à chercher dans ces programmes de formation trop généraux.

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