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L’industrie du tourisme à Bignona : Quelles stratégies pour dynamiser l’économie touristique dans la localité ? 

Tourisme

Titulaire d’un Master 2, en LEA, option tourisme à l’Université Gaston Berger de Saint Louis, par ailleurs spécialiste en guidage et interprète touristique, Souaibou Manga à travers le Journal Universitaire vous fait part d’une contribution sur le secteur touristique à Bignona. Une réflexion qui a porté sur la situation actuelle de l’économie à Bignona, les gangrènes de l’activité touristique à Bignona et les stratégies pour développer l’économie touristique à Bignona.

Introduction

L’industrie du tourisme est, selon la revue de recherche en tourisme « Téoros », le deuxième secteur économique du pays de la Teranga, derrière la pêche (premier secteur) et devant l’agriculture (troisième secteur) en matière de création de recettes. Cependant le tourisme occupe la première place pour ce qui est de la création d’emplois et est, par ailleurs, le premier secteur pourvoyeur de devises étrangères. Rien qu’en 2018, l’industrie a créé près de 100 000 emplois dans le pays et a représenté 6% du Produit Intérieur Brut (PIB).

Le Sénégal dispose d’atouts touristiques considérables sur le marché régional et international. La « destination Sénégal » est d’ailleurs parmi les plus prisées d’Afrique et la première en Afrique Occidentale devant la Cote d’Ivoire. Ainsi, pour mieux attirer les visiteurs, le pays a résumé son offre touristique en six (6) pôles touristiques. Ces pôles touristiques sont :

  • Dakar et la presqu’île du Cap-Vert
  • Thiès et le Centre-Ouest
  • Le pôle Nord
  • Le Sine-Saloum
  • Le Sénégal Oriental
  • La Casamance.

Le pôle touristique « la Casamance » recèle de grands trésors touristiques très sous-exploités. Jusque-là, l’activité touristique est concentrée dans deux zones : Kafountine et les îles attenantes et Cap-Skiring et les îles environnantes, laissant ainsi en rade les villes géo-stratégiquement bien positionnées comme la ville de Bignona. L’activité touristique y est quasi-inexistante. Une inexistence qui n’est pas liée à un manque de potentialités touristiques car la ville en regorge une kyrielle. C’est dans cette logique que nous nous sommes penché sur cette problématique en nous posant la question : quelle est la stratégie à adopter pour hisser l’économie touristique parmi les piliers du développement socioéconomique de la commune ainsi que du département de Bignona ?

Notre réflexion sera axée sur trois différentes questions auxquelles nous tenteront d’apporter des éléments de réponses :

1-Quelle est la situation actuelle de l’économie touristique à Bignona ?

2-Quelles sont les gangrènes de l’activité touristique à Bignona ?

3-Quelles stratégies pour développer l’économie touristique à Bignona ?

Notre travail sera basé sur la méthode scientifique suivante :

Une lecture des documents qui ont abordé des thèmes plus ou moins similaires au nôtre ;

Et un questionnaire, complété par des interviews, adressé aux différents réceptifs implantés dans ladite ville avant de boucler par une suggestion personnelle.

  1. L’état des lieux actuel de l’industrie touristique dans la Commune

Bignona est une commune du sud du Sénégal, située en basse Casamance, entre la frontière gambienne et le fleuve Casamance, à une trentaine de kilomètres au nord de Ziguinchor. Capitale historique du Fogny, elle est aujourd’hui le chef-lieu du département de Bignona. Géographiquement parlant, la commune de Bignona est une plaque tournante, un nœud de communications. Avec une démographie, selon le dernier recensement de l’ANSD (2013), avoisinant les 30000 habitants, une densité d’environ 4000 hab/km² et une superficie de 686 ha soit 6,86km², Bignona est logé entre les coordonnées 12°48’07’’nord et 16°13’46’’ouest.

Comme toutes les grandes villes de la Casamance, la commune de Bignona reste un melting-pot peuplé à dominance diola. La forte présence des populations mandingues, peules, manjacks (…) n’est pas à négliger. La commune de Bignona organise annuellement deux festivals notamment le Festival Notre-Dame de Lourdes de Bignona (FESNDLB) et le Festival de la Musique Urbaine de Bignona (FESMUB).

La ville offre à ses hôtes trois réceptifs :

  • Hôtel le palmier : Situé à quelques kilomètres du centre-ville, le Palmier dispose de 14 chambres ventilées avec salle de bain privative et un restaurant.
  • Auberge Kayokulo : Situé en plein cœur de la ville de Bignona précisément au quartier Château d’eau, Kayokulo offre à ses visiteurs 7 chambres ventilées dont certaines climatisées, une chambre suite et un restaurant.
  • Le Complexe moderne de Bignona : Communément appelé BBC, l’auberge est un complexe moderne qui jouxte le centre-ville disposant ainsi de deux salles de conférence, un restaurant et un parking. Le complexe de Manguiline possède aussi une discothèque où des cours de danse sont proposés.

Capacité d’accueil à Bignona

RéceptifsNombre de chambresNombre d’employésNombres d’hôtes/an
Auberge Kayokulo2012300
Hotel le palmier175240
Complexe moderne de Manguiline841800

Source : Souaibou Manga, questionnaire et interviews du 28/03/22 auprès des gérants de ces réceptifs

En marge des restaurants internes des réceptifs, on note quelques petits restaurants éparpillés dans la ville. Bignona dispose aussi d’un distributeur automatique de billets appartenant à la CBAO, seule Banque présente dans ladite ville, d’un marché moderne et d’une gare routière. Il est important de noter aussi la présence d’une brigade de gendarmerie et d’un camp militaire dans la commune ainsi que la présence des agents de douanes et des eaux et forêts. Tous ces corps de sécurité concourent à la stabilité socio-économique de la ville.

Au vu de toute cette description offrant l’état des lieux actuel de l’industrie du tourisme à Bignona d’une manière plus ou moins exhaustive, tout porte à croire que le tourisme que ce secteur a le vent en poupe. Toutefois, après un diagnostic aigue on se rendra compte que l’activité touristique n’a pas un impact aussi positif sur les populations bignonoises et surtout avec des potentialités énormes dont certaines sont sous-exploitées et d’autres complètement ignorées.

  • Les gangrènes de l’économie touristique à Bignona
  • La sécurité serait le premier problème dont souffrent tous les secteurs économiques dans la région Sud et Bignona ne fait pas exception. L’industrie du tourisme, étant l’un des secteurs les plus porteurs à travers le monde, est sans doute le secteur économique le plus sensible aux questions de sécurité. Véritablement, l’insécurité dans toutes ses formes (braquages, vols…) qui règne à Bignona ne fait qu’enfoncer l’activité touristique qui est déjà dans une situation désastreuse. Aussi, la ville de Bignona compte parmi les rares villes du Sénégal qui n’ont jusque-là pas encore étrenné leur premier poste de police.
  • La formation professionnelle des jeunes dans le métier du tourisme et hôtellerie aussi fait défaut à Bignona. En effet la majeure partie des employés qui interviennent dans les trois réceptifs de la ville n’ont pas subi une formation spécialisée dans l’hôtellerie ou restauration. Ce manque de spécialisation dans leur domaine d’intervention pourrait porter préjudice à leurs différentes prestations au sein des établissements touristiques. A noter aussi que le département ne dispose pas de structure de formation professionnelle allant dans ce sens.
  • Le manque de circuits touristiques est aussi un leitmotiv que l’on retrouve dans les réponses rapportées par nos questionnaires. « Un jour, les touristes provenant d’Espagne et qui devaient continuer sur Kafountine, après une nuitée chez nous, m’ont demandé ce qu’ils pouvaient visiter ici à Bignona. Et, imaginez que ma réponse était : rien » ; nous a dévoilé la gérante de l’auberge Kayokulo. Cette réponse, qui serait indemne au complexe moderne de Manguiline et à l’hôtel le palmier est le symbole de la situation du secteur à Bignona et ceci s’illustre par le manque de touristes étrangers dans la zone.
  • Le manque d’événements touristiques dignes de ce nom est aussi une cause non négligeable de l’inexistence de l’activité touristique à Bignona. De ce point de vue, je dirais qu’une ville sans fête est une ville morte. Conséquemment, Bignona avec tout le potentiel culturel qu’il recèle n’est pas dans cette dynamique. Hélas ! Le manque de créativité des acteurs, globalement considérés, joue aussi en défaveur de leur métier et, par conséquent l’industrie touristique ne paie pas son homme dans la ville.
  • Le manque de soutien financier et technique en faveur des acteurs reste l’ultime plaidoyer de ces derniers envers les autorités. Selon les renseignements fournis par notre questionnaire, seul un réceptif notamment l’hôtel Kayokulo, a bénéficié du crédit hôtelier à hauteur de 15 millions de FCFA. Le gérant du complexe moderne, Abdou Sané, nous a informés que la seule fois que la structure a bénéficié d’un soutien est la période du Covid19. Le montant de l’aide s’élevait à hauteur de 400.000 CFA. Ce qui est singulier pour ce soutien, martèle-t-il : « on m’a dit que je dois rembourser après ». Concernant le soutien technique, aucun réceptif n’en a bénéficié. Le gérant de l’hôtel « le palmier » nous a fait savoir lors de notre entretien : « la devanture de notre hôtel inonde en temps de forte pluie et l’eau peut stagner pendant une semaine, si on ne l’évacue pas avec les moyens du bord. » La cherté des prix, selon les clients (dans une zone ou la quasi-totalité de la clientèle est locale), désavantage le secteur.

En résumé, tous ces facteurs endiguent le développement de l’activité touristique à Bignona.

3.  Quelles stratégies pour le développement de l’économie touristique à Bignona

On ne peut point parler de développement de l’industrie du tourisme à Bignona sans que le conseil départemental et la mairie ne fassent dudit secteur une des priorités de leur agenda de développement socioéconomique de ladite localité. Effectivement, dynamiser l’économie touristique doit impérativement passer par une politique de développement sectoriel idoine et bien réfléchie.

  • Le ministère de tutelle à travers la SAPCO, la Direction régionale du tourisme (DRT) de Ziguinchor en collaboration avec le syndicat d’initiative a le rôle de rendre Bignona plus attractif. Ce faisant, un aménagement de l’espace bien fait et une défiscalisation du secteur joueraient un coup décisif en faveur de l’économie touristique, car pouvant ainsi attirer un parterre d’investisseurs. La défiscalisation étant d’ailleurs une promesse du chef de l’Etat pour le pôle sud depuis 2015 et votée à l’assemblée nationale depuis 2016 n’est qu’une histoire invraisemblable que les acteurs de la zone se racontent de bouche à oreille. L’exonération peut soulager les acteurs déjà présents leur permettant même de stabiliser les prix dans une zone ou le pouvoir d’achat des clients locaux est faible, et relever leur standing devenant ainsi plus compétitifs au niveau du pôle.
  • Les autorités locales doivent inciter les jeunes de Bignona à suivre la formation professionnelle en tourisme en mettant en place des instituts ou centres de formation professionnelle. Le capital humain est la base de tout progrès économique depuis des lustres. En conséquence « aucun projet ne se construit sans la ressource la plus importante, la plus essentielle : la ressource humaine » ; disait Ousmane Sonko – actuel maire de Ziguinchor dans son ouvrage intitulé « Solutions pour un Sénégal nouveau ». Ce point de vue est aussi valable dans la vie courante qu’en tourisme et surtout en hôtellerie, car faisant partie des branches du secteur les plus sensibles. En parlant de développement, il faudrait d’abord que nous réfléchissions sur la qualité des services rendus au sein des établissements touristiques. Quand on sait que « tout ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément ». La formation des jeunes en hôtellerie, restauration, conception de produits et circuits touristiques, guidage interprète touristique (…) serait donc un levier important –si ce n’est le plus- pour l’économie touristique à Bignona.
  • Notre expérience dans le secteur nous enseigne qu’avec tous les trésors que peut receler une destination, si elle ne bénéficie pas d’un marketing, elle restera toujours inconnue des potentiels visiteurs. Ainsi, la promotion de « la destination Bignona » doit passer par un processus de communication ad-hoc. Elle nécessite la mise en place d’un dispositif communicationnel avec les moyens suffisants dédiés à cette fin. La communication fera appel à plusieurs éléments dont les médias notamment les médias classiques et modernes et les TIC. Pour ce faire, la DRT, le conseil départemental de Bignona et la mairie doivent contribuer fortement à cette campagne de communication afin de faire de la « destination Bignona » une réalité vivante. Dans cette perspective, ces autorités doivent impliquer tous les acteurs de cette zone dans le but de leur faciliter la maitrise des outils et concepts de communication/marketing, bien outiller « la destination Bignona » et faciliter aux acteurs la maitrise de ces outils. La radio communale FM Awagna et les radios existants un peu partout dans le département (Fogny FM, Kalounaye FM (…) doivent jouer un rôle primordial dans cette campagne de marketing de « la destination Bignona » proposant ainsi des émissions dédiées au tourisme (« destination Bignona »). Le e-marketing ne doit en aucun cas aussi être négligé par les acteurs.

Dans la même logique, les acteurs et les autorités doivent mettre en place un cadre d’échanges pour faciliter ainsi la prise d’initiatives chez les investisseurs et les acteurs. Concernant les initiatives, un festival interculturel de Bignona accompagné d’une foire du même nom, organisée en période de haute saison touristique (le festival durera une semaine, par exemple du 25 décembre au 1er janvier), serait à coup sûr un projet pertinent du point de vue culturel et économique. Les autorités devraient pouvoir implanter à Bignona un village artisanal et inciter les investisseurs à la construction de campements et de fermes agricoles. Le département de Bignona dispose de dizaines de kilomètres de forêt dont certaines sont classées. Il serait également hyper-pertinent sous la conduite des autorités compétentes de mettre en place un dispositif technique d’investissement qui pourra intéresser les acteurs dans le domaine du tourisme forestier. La conception de ce produit touristique, bien adaptée à Bignona et requérant dés fois moins d’investissement, pourrait incommensurablement insuffler une nouvelle dynamique au secteur. Les acteurs du tourisme doivent aussi mieux s’organiser en collaboration avec les autorités et le comité d’organisation du pèlerinage annuel (Gamou départemental) et du festival organisé par l’église pour bonifier plus le secteur à travers ces événements phares qui se tiennent dans la commune.

  • Il n’existe aucune ville au monde sans curiosités. Soit la curiosité n’est pas intéressante pour les autochtones, soit ils la méconnaissent. Rien que les curiosités procurées par la nature aux villes sont intarissables. Ainsi, dire que Bignona ne recèle pas de potentialités touristiques serait dire que cette belle ville n’a pas de patrimoine historique, culturel, gastronomique et même architectural. Mais c’est surtout aussi avoir une définition réductrice de ce qu’est le tourisme. A notre avis, ce qui manque au secteur du tourisme à Bignona c’est l’absence de créativité des acteurs. Ceux-là peinent ainsi à concevoir des produits et circuits touristiques et faire visiter à leurs clients la ville de Bignona pourvue pourtant de réels atouts touristiques. Voici un exemple de circuit :
  • Le départ à l’ancienne gare routière (parler de l’histoire de la gare et du bac qui assurait la traversée entre Bignona et Ziguinchor avant la construction du pont),
  •  Le marché moderne près de la nouvelle gare routière (découverte et achats de certains produits locaux), le Lycée technique Emile Badiane (relater l’histoire d’Emile Badiane, découverte des produits horticoles et maraichers expérimentés par les élèves du Lycée),
  • Prolonger un peu dans la forêt de Tenghory pour visiter les jardins d’anacardiers et de manguiers (éparpillés un peu partout mais aussi profiter de la verdure et de la densité de la forêt),
  •  Retour vers le centre-ville en passant par Badioncoto,
  • Faire une halte à la devanture de la grande mosquée de Bignona (parler du rôle du Khalife et du Pèlerinage annuel (Gamou départemental) organisé au stade municipal sous l’égide du guide religieux en l’occurrence Fansou Bodian. Apres cette halte le circuit va continuer jusqu’à l’église (parler de l’histoire de l’évangélisation de Bignona et des différents abbés qui se sont succédé à nos jours, parler du dialogue islamo-chrétien dans la commune). Ensuite, venir au Lycée Ahoune Sané (parler du rôle d’Ahoune Sané durant la colonisation et surtout de son combat contre l’islamisation des populations du Fogny qui fut un projet de Fodé Kaba). Le circuit se terminera au rond-point Emile Badiane (revenir dans le fonds sur l’histoire d’Emile Badiane, sa contribution à l’indépendance du Sénégal, son rôle dans le tout premier gouvernement du Sénégal, sa personnalité en Casamance et surtout à Bignona). Le circuit durera 1h30mn en calèche et 3h à pieds.

En tourisme, les circuits peuvent varier selon le guide mais aussi en fonction de la position de l’hôtel ou vont quitter les visiteurs. Le discours aussi peut varier selon la mise en tourisme de l’endroit visité par l’accompagnateur. Ceci dit, le circuit que nous vous avons proposé ici ne doit en aucun cas être considéré comme le circuit idéal mais plutôt une esquisse de tant de circuits qui peuvent être conçus.

La prise d’initiative des acteurs pour la création d’un Musée Diola serait la cerise sur le gâteau d’un merveilleux circuit. Le musée diola sera un lieu d’exposition de tout objet traditionnel (objets d’arts), ustensiles traditionnels, instruments agricoles traditionnels (kadiandou, donkotong), kandambak (ceinture en français), équipements de chasse et, ou de guerre contre le colonisateur à l’époque (fusils, flèches, le Keub,…), les masques de danses culturelles (éssamaye, ekoumpo, mama-yongo…)…

Conclusion

Après un diagnostic des causes qui retardent le développement de l’économie touristique à Bignona, nous voyons clairement que la ville a toujours manqué de plan de développement sectoriel bien réfléchi pour le tourisme. En réalité les acteurs se donnent corps et âme pour faire décoller l’économie touristique même s’ils s’y prennent parfois mal. Cependant le soutien attendu des autorités locales et du ministère n’a jamais fait surface. Ainsi, la création d’un cadre d’échanges entre acteurs et acteurs-autorités compétentes et l’organisation des séminaires pour le partage d’expériences et l’acquisition de nouvelles compétences parmi tant d’autres suggestions précitées pourraient contribuer au développement de l’économie touristique et repositionner ainsi le secteur parmi les plus porteurs à Bignona.

                      Souaibou Manga,

   -Master2 en LEA, option tourisme (UGB-SN)

 -Certificat de spécialité professionnel en guidage et interprète touristique- francais-anglais-allemand (UGB-SN)
manga.souaibou@ugb.edu.sn

Written by Fama

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